«Stop! Stay there. Don't move.» Voilà comment a été accueilli un citoyen de Dollard-des-Ormeaux à son bureau de vote, hier. Après avoir voté par anticipation, Pierre Goyette a déposé une plainte au Directeur général des élections du Québec (DGEQ) et à l'Office québécois de la langue française contre le personnel, qui ne parlait qu'anglais.

À son arrivée à l'école Wilder-Penfield, dans la circonscription de Robert-Baldwin, M. Goyette a été dirigé par le personnel vers le bureau de vote 101, en français. Lorsqu'il s'est approché, les deux employés derrière la table lui ont demandé d'attendre derrière une ligne tracée au sol, puisqu'un autre électeur se trouvait déjà dans l'isoloir. «J'ai continué parce que je me suis dit: on va finir par me parler en français. Ils se sont plutôt mis à faire des gestes pour réussir à se faire comprendre», raconte-t-il.

Le personnel électoral lui a ensuite demandé son nom, son adresse et une pièce d'identité, le tout dans la langue de Shakespeare. M. Goyette, qui est bilingue, a bien compris ce qu'on lui demandait. Il trouve tout de même «inacceptable» de ne pas avoir pu se faire servir dans sa langue maternelle, le français, lors du vote par anticipation.

«Il est essentiel que le personnel de la révision et des scrutins s'exprime correctement en français», indique une directive du DGEQ envoyée aux directeurs de scrutin qui embauchent du personnel. Caroline Paquin, porte-parole du DGEQ, admet que la situation à Dollard-des-Ormeaux est anormale. «On va essayer de corriger le tir d'ici au 4 septembre», a-t-elle déclaré.