Accompagné de sa femme, Michèle Dionne, Jean Charest a vanté les réalisations de son gouvernement en matière de condition féminine devant un auditoire de 200 femmes, mercredi matin. Il en a profité pour lancer quelques pointes à François Legault, qui, selon les sondages, a du mal à séduire l'électorat féminin.

Le chef libéral se trouvait dans sa circonscription de Sherbrooke pour la troisième fois depuis le début de la campagne, la quatrième si l'on tient compte de son assemblée d'investiture, qui s'est déroulée la veille du déclenchement des élections.

Un sondage Segma-La Tribune publié en début de campagne montrait que M. Charest tirait de l'arrière par 15 points sur le candidat péquiste Serge Cardin, ancien député du Bloc québécois.

«Sherbrooke, ce n'est pas un château fort, mais il faut être présent, et c'est pour ça que je suis sur le terrain le plus souvent possible», a affirmé Michèle Dionne lors d'un point de presse.

C'est elle qui a présenté M. Charest à l'auditoire. C'était la première fois de la campagne qu'elle prononçait une allocution aux côtés de son mari.

M. Charest a rappelé que c'est un gouvernement libéral qui, en 1940, a donné le droit de vote aux femmes. Le parti a également fait élire la première femme députée au Québec, Claire Kirkland-Casgrain, qui est plus tard devenue la première femme à siéger au Conseil des ministres.

Plus récemment, a-t-il souligné, son gouvernement a instauré l'équité salariale, formé un Conseil des ministres comptant autant de femmes que d'hommes et imposé la parité dans les conseils d'administration des sociétés d'État.

«Pour cette campagne électorale, nous sommes, quand on se compare au PQ et à la CAQ, le parti qui présente le plus de femmes», a-t-il affirmé.

Flèches

Un sondage CROP-La Presse publié jeudi dernier a révélé que la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault était troisième dans les intentions de vote de l'électorat féminin, ce qui avait amené le chef caquiste à promettre de «plaire aux femmes».

Jean Charest a réservé quelques pointes à M. Legault dans son discours, ne faisant aucune allusion à la chef péquiste Pauline Marois.

«Le vrai test, pour le 4 septembre, c'est un gouvernement qui est capable de prendre les décisions, de les défendre, a-t-il dit. De prendre des décisions qui sont parfois difficiles. Un gouvernement qui a un standard, aussi, pas un double standard.»

Cette remarque était une allusion à son débat de la veille, au cours duquel il a mis M. Legault au défi d'appliquer sa politique de «tolérance zéro» face à son candidat vedette Jacques Duchesneau.

Un reportage de Radio-Canada a soulevé des doutes, mardi soir, sur le financement de la campagne à la mairie de M. Duchesneau dans les années 90.

Jean Charest a également lancé une mise en garde contre les «divisions» que pourrait provoquer un gouvernement caquiste.

Le discours de M. Charest a été interrompu par une fausse alarme d'incendie. Le chef libéral, qui vantait l'entente qu'il a négociée avec les syndicats du secteur public, a saisi la balle au bond et affirmé que son approche avait permis «d'éteindre des feux».