L'ancienne juge à la Chambre de la jeunesse de la Cour du Québec Andrée Ruffo déplore que les enfants soient les grands absents de la présente campagne électorale.

Soulignant qu'ils ne sont pas rentables politiquement parce qu'ils ne votent pas, elle voudrait qu'ils aient une voix dans cette campagne.

«Ce qui est important, ce sont les plus vulnérables, en début de vie et en fin de vie. Les personnes âgées, on en parle puisque ce sont des électeurs, mais les enfants on les ignore de façon absolue», estime-t-elle.

L'ancienne juge s'insurge contre les partis politiques qui ne mentionnent les enfants que pour leur garantir des places en garderie.

Rien sur les enfants battus, ceux qui vivent dans la pauvreté ou qui ont des besoins particuliers, s'indigne-t-elle.

«Il est temps que les gens se réveillent et se disent que les enfants ça existe. Pas parce que c'est l'avenir - ça c'est une grossièreté quand on dit ces choses-là - l'enfant c'est le présent. Un enfant qui souffre, c'est inacceptable», clame-t-elle avec sa verve habituelle.

En entrevue à La Presse Canadienne, Mme Ruffo a réclamé la mise sur pied d'une commission d'enquête sur le monopole de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). «Le monopole de la DPJ est un scandale. Ça fait 20 ans qu'on doit avoir une commission d'enquête», soutient-elle.

Elle demande également qu'un poste de commissaire aux droits des enfants soit créé, à l'image ce qui existe ailleurs dans le monde. «Un vrai protecteur des droits des enfants, quelqu'un de libre et d'indépendant qui va dire ce qui se passe vraiment avec les enfants», espère-elle.

Mais avant tout, Mme Ruffo souhaite que le sort des jeunes Québécois devienne une priorité pour les politiciens.

«Moi, je crois que les enfants méritent mieux que ce qu'on leur donne, c'est-à-dire rien», conclut-elle, cinglante.