En une semaine, François Legault est passé de la dernière à la première place comme «meilleur premier ministre». Seul chef des trois principaux partis à être plus populaire que sa formation, il entre de plain-pied sur un territoire où ses adversaires peuvent difficilement le rejoindre: le changement.

Pas moins de 37% des répondants le choisissent quand on leur demande qui serait le plus susceptible de générer du changement. Mme Marois décroche 19% comme vecteur de changement, loin devant Jean Charest, premier ministre depuis 2003, avec 9%.

CROP a disséqué les principales caractéristiques des leaders aux yeux des électeurs. Quelles qualités sont reconnues à Jean Charest, Pauline Marois et François Legault? Les constats jettent une lumière différente sur les campagnes, montrent leurs forces relatives et, souvent, expliquent l'orientation adoptée pour les campagnes.

Conséquence de son arrivée récente, M. Legault reste toutefois sous surveillance. Seulement 19% des gens pensent qu'il est le plus susceptible de tenir ses promesses. La réalisation des engagements semble plus prévisible chez Mme Marois et M. Charest, avec respectivement 24 et 23% .

Sous l'angle de la compétence économique, Jean Charest domine nettement ses adversaires avec 33% - 11% de plus que récolte son parti avant répartition des indécis. Sous cet angle, il domine ses adversaires. François Legault obtient 21% en économie en dépit de sa feuille de route, et Pauline Marois traîne la patte avec un taux famélique de 17%.

En revanche, la chef péquiste est vue comme celle qui a su composer la meilleure équipe de candidats, avec 27%. À ce chapitre, Jean Charest suit de près, à 25%. En dépit des candidatures des Jacques Duchesneau et Gaétan Barrette, Francois Legault est troisième, mais tout près, à 24%.

Le test de l'honnêteté devrait administrer une bonne dose d'humilité aux chefs: pas moins d'un Québécois sur trois reste silencieux quand on lui demande lequel est le plus honnête. Ici, François Legault est premier en piste avec 19%, mais Mme Marois est sur le même pied avec 18%. M. Khadir obtient 15% d'appuis. Donnée inquiétante pour Jean Charest, seulement 12% des répondants pensent à lui quand on leur demande de nommer le chef le plus honnête.

La «proximité» - la capacité d'un chef à donner une image d'empathie - n'est pas davantage dans la palette de Jean Charest: seulement 16% des gens trouvent qu'il comprend des gens comme eux. Ici, Mme Marois et François Legault sont ex aequo, à 25%.

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Gros plan sur les indécis

Qui sont ces indécis qui, en une semaine, sont passés de 11% à 19% des électeurs? Quand on les aborde avec d'autres questions que les intentions de vote, on peut penser qu'ils sont majoritairement proches du Parti libéral. Libéraux déçus stationnés temporairement dans ces «limbes», ou plutôt partisans du gouvernement libéral soudainement devenus «discrets» ? Bien difficile de tracer une ligne précise.

Quand on demande aux 190 indécis de l'enquête de choisir le «meilleur premier ministre», 17% optent pour Jean Charest et 12% pour François Legault. Seulement 6% d'entre eux désignent Pauline Marois.

Pour la meilleure équipe, 18% choisissent M. Charest, contre 13% pour M. Legault et 12% pour Mme Marois. Jean Charest a également la cote des indécis quand on parle des questions économiques, avec 27% d'appuis. François Legault est considéré comme le meilleur économiste par 15% des indécis, et Mme Marois ferme la marche avec 6%.

Comme vecteur de changement, M. Legault séduit toutefois un indécis sur cinq - 22%, contre 12% pour Mme Marois et un maigre 5% pour Jean Charest.