Tommy Kulczyk, de Jeunesse au soleil, a invité les chefs politiques en campagne électorale à se préoccuper davantage de la pauvreté. Mardi, on pouvait voir cette pauvreté de visu, alors que les gens faisaient la file pour venir s'approvisionner pour la rentrée scolaire.

Amir Khadir, coporte-parole de Québec solidaire, est venu y parler des moyens pour combattre la pauvreté.

«Il y a beaucoup de choses qui se faisaient à l'époque pour les enfants lorsqu'ils commencent l'école, a relaté M. Kulczyk, en entrevue. Et nous, on regardait ça, et on voyait que les parents se privaient pour s'assurer que les enfants avaient les souliers de course, les deux crayons jaunes. On s'est dit: on va faire quelque chose de différent, on va chercher les vêtements pour adultes, pour dire aux parents «ce que vous n'aurez pas besoin d'acheter pour vous, vous pourrez mettre l'argent pour vos enfants.»

Ils étaient plusieurs dizaines à faire la file dehors, plusieurs avec des enfants, devant l'organisme de charité qui distribuait des vêtements neufs pour la rentrée, des vêtements donnés par de grandes entreprises et même des festivals (t-shirts promotionnels). Le premier est arrivé à 4h34 tôt mardi matin.

«J'ai lancé ça ce matin: «on devrait parler plus de pauvreté dans la campagne'. On en parle peu; il y a toujours d'autres enjeux, a dit M. Kulczyk. La pauvreté, l'exclusion sociale, ça nous coûte comme société extrêmement cher, (notamment) en coûts de santé. Et j'ai trouvé que ce serait une bonne idée que les gens (en campagne électorale) viennent, parce qu'il n'y a rien comme voir la pauvreté dans les yeux. Et peut-être qu'ils vont adapter leur discours jusqu'à la fin de la campagne.»

Amir Khadir, qui représente la circonscription de Mercier, dans laquelle est situé Jeunesse au soleil, a rencontré les médias devant l'organisme pour faire un plaidoyer sur les moyens de combattre la pauvreté.

Québec solidaire prône un revenu minimum garanti, soit un revenu minimal pour tous de 12 000 $ par année, ainsi que l'augmentation du salaire minimum et l'abolition de la taxe santé. Le parti veut aussi investir dans les soins de première ligne, la prévention et la gratuité de l'éducation à tous les échelons.

M. Khadir ne croit pas que les chefs politiques doivent se rendre chez Jeunesse au soleil pour constater l'ampleur de la pauvreté. «Ce n'est pas nécessaire de venir ici. Partout au Québec, tous les chefs de parti, Mme Marois, M. Charest - c'est plus difficile parce qu'il ne fait pas de bain de foule - M. Legault pourront, dans tous les comtés qu'ils visitent, aller dans les soupes populaires, les centres communautaires, les centres de jeunesse pour voir comment, malheureusement, la vie d'une partie de la population qui a besoin nous échappe.»