Pour la deuxième fois en trois jours, Pauline Marois s'est rendue dans la couronne nord de Montréal pour proposer une mesure tangible destinée à la classe moyenne: un crédit d'impôt pour l'apprentissage des arts.

Ce programme est presque identique à celui qu'elle a dévoilé samedi à Terrebonne, destiné à encourager la pratique des sports.

Il s'agit d'un crédit d'impôt remboursable de 500$ pour «l'inscription à une pratique artistique» d'un enfant âgé de 5 à 16 ans. Il s'adresse aux familles dont le revenu ne dépasse pas 130 000$. Environ 250 000 enfants y seront admissibles. Le coût total estimé: 20 millions par année.

Le crédit d'impôt pour les activités sportives doit quant à lui coûter 25 millions par année.

Le Mouvement pour les arts et lettres (MAL) a demandé aux chefs de parti de s'engager à augmenter le financement du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Mme Marois ne veut pas répondre tout de suite à cette demande. «C'est une demande sur laquelle nous reviendrons plus tard», a-t-elle dit.

«Le domaine des arts est toujours un petit peu négligé, et c'est dommage, car on a un talent fou au Québec», a-t-elle poursuivi.

En 2011, le gouvernement Charest a annoncé qu'il augmenterait le budget du CALQ de 3 millions de dollars avant 2014. Et l'année dernière, il y a ajouté 4,5 millions en trois ans pour la danse. Mais selon le MAL, l'augmentation du budget du CALQ n'a pas suffi à compenser l'indexation du coût de la vie. L'organisme rappelle en outre que, selon une étude de la chambre de commerce du Montréal métropolitain, les artistes vivent dans la précarité. Leur salaire moyen est de 24 000$.

Le PQ affirme que son crédit d'impôt augmentera la demande de cours artistiques, ce qui donnera plus de travail et d'argent aux artistes qui enseignent.

La semaine dernière, la Coalition avenir Québec a promis 50 millions de dollars pour encourager les sorties culturelles dans les écoles. M. Legault «jette à tous vents l'argent qu'il n'a pas, a dit Mme Marois. On va commencer à avoir des problèmes avec son budget. Il est rendu à 4,3 milliards d'annonces. Je ne sais pas comment il va financer ça. Je ne sais pas si quelqu'un au Québec va y croire».

Elle a répété que sa proposition est «réaliste et responsable», une expression qui était le mantra du caquiste et ancien chef de l'ADQ Gérard Deltell.