Si elle est élue, la Coalition avenir Québec (CAQ) promet d'ajouter une heure par jour à l'horaire des écoles secondaires, a dit jeudi le chef François Legault. La mesure vise à la fois à combattre le décrochage scolaire et à faciliter la vie aux parents qui travaillent.

La CAQ estime que la proposition coûterait 290 millions. Elle souhaite l'implanter progressivement sur cinq ans, de manière à ce que l'horaire des écoles secondaires épouse le «9 à 5».

«Les fameux autobus jaunes ne partiront plus de nos écoles à 15h30, ils partiront à 17h», a résumé le chef caquiste.

L'heure additionnelle passée à l'école serait consacrée aux activités sportives et culturelles, ou à l'aide aux devoirs. Cette pratique permettrait aux élèves de développer leur « sentiment d'appartenance » à leur établissement plutôt que de «vedger» à la maison, pour reprendre l'expression de M. Legault.

Le chef de la CAQ estime que la mesure permettrait de réduire le décrochage scolaire, qui est endémique au Québec. Un élève sur cinq quitte le secondaire avant d'avoir obtenu son diplôme, a-t-il souligné, une proportion qui passe à un sur quatre chez les garçons.

Les enseignants, dont les syndicats ont déjà exprimé des réserves sur l'approche de la CAQ en éducation, ne seraient pas forcés de rester dans leurs établissements avec ce nouvel horaire. Ceux qui accepteraient de rester une heure de plus auraient droit à une rémunération supplémentaire.

La CAQ estime qu'environ 10 000 professeurs accepteraient de rester en classe plus tard pour l'aide aux devoirs. Elle prévoit l'embauche d'environ 10 000 personnes supplémentaires dans le réseau scolaire pour animer les activités sportives et culturelles.

Ces projections ne sont toutefois que préliminaires, car chaque école sera responsable d'appliquer le nouvel horaire. Les établissements décideront donc eux-mêmes de la manière de mettre en oeuvre cette politique.

Comment payer?

Au cours des derniers jours, M. Legault a promis des baisses d'impôt de 1,8 milliard ainsi qu'un plan de 600 millions pour faciliter l'accès à un médecin de famille. Il a également promis d'affecter 100% des redevances minières et pétrolières au remboursement de la dette, ce qui privera les coffres de l'État de plusieurs millions supplémentaires.

Pour le chef libéral Jean Charest, son adversaire caquiste nage en pleine contradiction.

« François Legault disait qu'il voulait faire le ménage dans les finances publiques et, dans la première semaine de campagne, il dépense 4,3 milliards», a-t-il lancé en conférence de presse à Québec.

M. Legault a répété qu'il rendra public son cadre financier dans les prochains jours.

«Je peux vous dire une chose, a-t-il dit. Je suis comptable agréé, ça va balancer.»

Sondage favorable

Un sondage diffusé en matinée par le quotidien National Post avait de quoi faire sourire François Legault. L'enquête, menée par Forum Poll, révèle que la CAQ a bondi dans la faveur populaire depuis le début de la campagne, gagnant 10 points de 14% à 24% des intentions de vote. La montée s'effectue aux dépens du Parti libéral (-6 points) et du Parti québécois (-5 points).

Le PQ reste toutefois en tête avec 34% des intentions de vote, contre 32% pour le PLQ et 24% pour la CAQ.

Malgré le vent qui semble souffler en sa faveur, François Legault s'est bien gardé de caracoler.

«Il faut être prudent avec les sondages, a-t-il dit. Je pense qu'on a un électorat qui est très volatil actuellement, on est en plein mois d'août, on est en train de faire connaître nos propositions, dont il faut être très prudent.»

- Avec Tommy Chouinard