Le Parti québécois sollicite l'appui des municipalités en région pour rapatrier le programme d'assurance-emploi.

Le Bloc québécois faisait déjà cette demande dans les années 90. Le PQ veut maintenant former une coalition avec des syndicats, des groupes communautaires et des maires pour réaliser cette vieille demande. Une demande qui urge, croit Pauline Marois, à cause des modifications faites ce printemps par le gouvernement Harper.

Ottawa a modifié la définition d'un « emploi convenable », soit l'emploi qu'on ne peut refuser, sous peine de perdre ses cotisations. Les travailleurs de la catégorie « prestataire fréquent » devront désormais accepter « tout travail » qui équivaut à 70% ou plus de leur ancien salaire. On peut aussi les forcer d'accepter un travail à une heure de route de leur domicile. En mai dernier, l'opposition à Ottawa avait accusé les conservateurs de condamner les travailleurs saisonniers à l'aide sociale.

« C'est une déportation sociale et économique pour les petites municipalités », a tonné le maire de Saint-Siméon, Sylvain Tremblay, qui accompagnait la chef du PQ en conférence de presse dans sa circonscription de Charlevoix-Côte-du-Sud. Le nouveau régime pénalise les travailleurs saisonniers. Il « appauvrit » et dépeuple les régions, dénonce-t-il.

Le PQ rapatrierait le régime et annulerait ces changements. «On inciterait les gens à suivre une formation spécialisée au lieu de les forcer à travailler dans un autre domaine », a affirmé Mme Marois. Elle dit vouloir « protéger le mode de vie » rural et les emplois saisonniers et touristiques.

Le PQ mise sur cette proposition en région. Plus de 70 municipalités l'ont endossée.

Qu'est-ce qui porte à croire que le gouvernement Harper agira différemment de ses prédécesseurs et acceptera de céder la gestion du programme ? Mme Marois répond que si les conservateurs refusent, cela prouvera qu'ils nuisent au Québec et aidera donc la souveraineté.

Pas d'enthousiasme pour la proposition Bureau-Blouin

Mme Marois n'a pas manifesté d'enthousiasme envers la récente proposition de son candidat dans Laval-des-Rapides, Léo Bureau-Blouin. Hier, l'ex-président de la FECQ proposait d'augmenter le salaire minimum, de 9,90$ à 11,20$. Le PQ ne défend pas cette position, mais M. Bureau-Blouin serait libre de la proposer au caucus, a indiqué la chef.

« C'est une évaluation que l'on fera, a-t-elle expliqué. Jusqu'à maintenant, les règles, c'est une augmentation annuelle liée à l'augmentation du salaire industriel moyen ou du taux d'inflation. Ce sera un plancher pour nous, c'est évident qu'on continuera dans ce sens. Mais je n'ai pas d'objection à ce qu'on évalue cette possibilité. C'est une bataille qu'il va faire à l'intérieur de nos rangs et je suis certaine qu'il aura tous les arguments qu'il faut pour la défendre.»