Après la controverse sur les «amis achetés» du Parti québécois (PQ), voilà que les libéraux accusent la Coalition avenir Québec (CAQ) de recourir à un robot pour gonfler artificiellement sa notoriété sur les réseaux sociaux.

Un jeune militant de la CAQ, Karl Bertrand, a créé en mai un compte Twitter pour retracer tout ce qui se dit en ligne sur le nouveau parti de François Legault. Or, CAQbot, de son nom, n'est pas géré directement par son créateur, mais plutôt de manière automatisée. Oeuvrant nuit et jour, le compte a ainsi diffusé tout près de 11 000 messages sur la jeune formation politique en un peu plus de deux mois, soit à un rythme de plus de 150 messages par jour.

Les libéraux accusent la CAQ d'avoir gonflé ainsi le nombre de fois où son nom apparaît dans les conversations de l'influent réseau social. «10 000 tweets pour seulement 50 abonnés, ça ne vise qu'à générer une popularité artificielle à la CAQ», a dénoncé Michel Rochette, directeur des communications du Parti libéral du Québec (PLQ).

Au cours de la première semaine de la campagne électorale, la formation a d'ailleurs réussi à se hisser au premier rang dans les discussions sur la twittosphère québécoise, selon l'analyste média Jean-François Dumas, d'Influence communication.

La pratique n'est pas illégale, mais soulève des questions éthiques, dit Bruno Guglielminetti, directeur des communications numériques chez National. «C'est un agrégateur de tweets, ça rassemble autant les bons que les mauvais messages. Il n'y a rien d'illégal, mais dans un contexte politique, ça joue sur la perception des gens», dit-il.

Karl Bertrand assure avoir créé CAQbot pour faciliter son archivage personnel des messages écrits sur son parti et ne pas avoir été rémunéré pour le créer. «Je suis bénévole durant la campagne et personne ne m'a demandé de créer un robot non plus. Je l'ai fait de mon propre chef», a indiqué par courriel le jeune militant.

«C'est une initiative locale d'un militant. On ne peut pas empêche un coeur d'aimer», a indiqué pour sa part le porte-parole de la CAQ, Jean-François Del Torchio.