Jean Charest met au défi Jacques Duchesneau de faire immédiatement la preuve de cas de corruption au Parti libéral au lieu de faire de la «pure démagogie».

Samedi, le chef libéral s'était contenté de lancer de petites pointes à la nouvelle recrue de François Legault. Aujourd'hui, il est passé résolument à l'attaque.

Jacques Duchesneau dit avoir des informations au sujet de cas de corruption au PLQ, mais il ne va pas plus loin et ne nomme personne.

Pour Jean Charest, cette «tactique» qui vise à porter des «accusations générales sur tout le monde» n'est «pas juste». «Faire ça dans le cadre d'une campagne électorale, c'est manquer à ses responsabilités», selon lui.

Les cas de corruption, «qu'il les mentionne, et qu'il en fasse la démonstration», a lancé Jean Charest, en conférence de presse à Lévis.

«S'il connaît des cas, qu'il les dénonce, et qu'il les mentionne, qu'il les dise. Comme ça, les gens vont pouvoir répondre. Les gens vont pouvoir réagir, au lieu de salir tout le monde», a-t-il ajouté. «Quand des gens soulèvent ces questions-là, je pense qu'on a le droit qu'ils les soulèvent visière levée.»

Le chef libéral a réitéré que le financement de son parti se fait «dans les règles». «Quand il y a des coches mal taillées, et c'est arrivé, on corrige», a-t-il ajouté. Il a noté que les ministres n'ont plus un objectif de financement de 100 000$ par année chacun.

En entrevue au Devoir, M. Duchesneau a déclaré que le réseau libéral est alléché par le Plan Nord. «C'est de la pure démagogie», a répliqué Jean Charest. Il a eu la «même approche», la même tactique», quand il a déclaré devant la commission Charbonneau que 70% du financement des partis politiques provient de «l'argent sale». «C'est soutenu par quoi? Quel fait a-t-il mentionné en soutien à ce qu'il vient d'affirmer? Rien», a-t-il insisté.

Il demande à M. Legault de dire s'il est d'accord que 70% des dons politiques sont potentiellement illégaux, «lui qui est à la tête de la CAQ et qui a été au PQ pendant de nombreuses années».

Il trouve «étonnant» que M. Duchesneau n'accorde que 2 sur 10 à son gouvernement en matière de lutte contre la corruption; il s'était lui-même donné un 8 plus tôt dans la campagne. Il a cité des propos de M. Duchesneau de septembre dernier. Le patron de l'Unité anticollusion disait que le gouvernement a pris de bonnes mesures et qu'il allait dans la bonne direction.

Le chef libéral a énuméré plusieurs actions de son gouvernement: la création de la commission Charbonneau et de l'UPAC, la révision de la loi sur le financement politique, l'adoption d'autres lois pour lutter contre la fraude et la criminalité dans la construction.

Jean Charest reproche à M. Duchesneau de faire «un virage à 180 degrés» parce que l'ex-policier disait récemment qu'il ne voulait pas se lancer en politique.