L'arrivée de Jacques Duchesneau semble susciter un malaise au Parti québécois.

Alors que Bernard Drainville répète que M. Duchesneau n'a pas «le monopole de la vertu», Pauline Marois a refusé de répondre aux questions des journalistes à ce sujet ce midi.

Aucune conférence de presse n'était prévue aujourd'hui. Mme Marois a accepté de donner un bref point de presse pour présenter ses thèmes de campagne. Elle devait aussi répondre brièvement aux questions sur M. Duchesneau.

Elle a profité de l'impromptu de presse pour dévoiler sa plateforme en direct au Téléjournal de Radio-Canada. «Aujourd'hui, c'est un grand moment puisque je vais présenter les 125 candidats et candidates du Parti québécois et je vais présenter notre plateforme qui sera officiellement déposée aujourd'hui: L'avenir du Québec est entre vos mains. Et voilà quels seront les thèmes de notre campagne: agir honnêtement, s'affirmer, s'enrichir, s'entraider. Nous le faisons dans Gouin, ce grand rassemblement, parce que Nicolas Girard est un de ceux qui a particulièrement dénoncé les situations de corruption à l'Assemblée nationale en dénonçant les scandales de garderies. Cela va très bien avec notre programme, je suis très fière d'être à la tête d'une équipe qui s'en va à la rencontre des Québécois et qui leur permettra de choisir un gouvernement honnête, intègre.»

Elle a ensuite quitté sans avertissement quand on l'a questionnée sur M. Duchesneau. «Je vous remercie, bonne journée», a-t-elle dit en sortant du champ des caméras.

Plus tôt aujourd'hui, M. Duchesneau a confirmé que le Parti québécois a essayé de le recruter il y a quelques mois. Il avait refusé, a-t-il raconté, car il ne voulait pas alors se lancer en politique. La Coalition avenir Québec l'a contacté plus tard et il a accepté leur invitation. M. Duchesneau a contribué cette année 1000$ à la caisse électorale de la CAQ, soit le maximum permis par la loi.

Duchesneau n'a pas le «monopole de la vertu»

Bernard Drainville a pris le relais de sa chef peu après. «M. Duchesneau n'a pas le monopole de la vertu. C'est le Parti québécois qui a posé le plus de questions sur les scandales du gouvernement Charest. C'est le Parti québécois qui a mis au jour le scandale des garderies, de Tomassi et compagnie. C'est le Parti québécois qui a proposé de limiter à 100$ les dons aux partis politiques. M. Duchesneau a décidé d'aller pour un autre parti politique, mais il aurait pu tout aussi bien venir au PQ s'il voulait lutter contre la corruption.»

Le député de Marie-Victorin a affirmé que M. Duchesneau était «plutôt d'allégeance fédéraliste, depuis longtemps», en laissant entendre que c'est pour cela qu'il avait refusé l'invitation du PQ.

«Il y a quelques Eliot Ness au Parti québécois aussi», a-t-il lancé, faisant référence à la comparaison qu'a utilisée François Legault à l'égard de Jacques Duchesneau, ce matin.

Mais pourquoi le malaise apparent de la chef? «On a un message à vous livrer aujourd'hui, plusieurs députés sont ici, vous savez comment ça fonctionne», a-t-il expliqué.

M. Drainville rappelle que la CAQ s'opposait plus tôt cette année à une mesure du PQ: limiter à 100$ par année les dons individuels aux partis politiques. La CAQ a finalement repris cette mesure.