Les électeurs de la circonscription de Mercier qui voulaient exercer leur devoir de citoyen n'ont pas eu la vie facile, ce matin. Une fuite de gaz a causé une panne d'électricité qui a compliqué l'accès à un bureau de vote et retardé l'ouverture de deux autres, où l'on a finalement dû commencer à voter à la lampe de poche!

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En début de matinée, des travailleurs de voirie ont accidentellement sectionné une conduite de gaz lors de travaux d'excavation dans la rue Laurier, devant la station de métro du même nom, dans le Plateau-Mont-Royal. Un incident plutôt routinier à Montréal, mais qui cause des maux de tête aujourd'hui.

D'abord, de nombreuses rues étant fermées autour du point d'origine de la fuite, l'accès au bureau de vote situé au 5050, rue Berri a été considérablement compliqué à l'ouverture, à 9h30.

Les policiers chargés de surveiller le périmètre semblaient confus quant aux indications à donner aux citoyens désireux d'aller voter. Certains agents indiquaient que le bureau était inaccessible pour le moment, alors que d'autres recommandaient aux électeurs de remonter la rue Berri vers le nord, à partir du boulevard Saint-Joseph, pour avoir accès au bureau.

Vérification faite, cette solution était la bonne.

Pendant un bon moment, il a été impossible de se rendre au bureau de vote en métro puisque la station Laurier était fermée en raison de la fuite. S'y rendre en voiture n'était pas non plus recommandable étant donné le grand nombre de rues fermées dans le secteur.

La fuite a aussi causé une panne électrique qui a retardé l'ouverture de deux autres bureaux de vote dans Mercier, l'un à l'École nationale d'administration publique, rue Henri-Julien, et l'autre à de l'école Saint-Enfant-Jésus, à l'angle des rues Coloniale et Villeneuve.

Dans le premier cas, on a déplacé les installations dans une verrière et pu démarrer le vote, avec un peu de retard.

Mais à l'école Saint-Enfant-Jésus, c'était la noirceur totale depuis 9h15, et le bureau n'a pu ouvrir comme prévu à 9h30.

Une imposante file d'électeurs, dont certains mécontents, s'est rapidement formée à l'extérieur.

«On n'a pas beaucoup de temps libre pour voter. Il va falloir que ça bouge», a dit une dame.

«Sortez les tables dehors, il fait beau», ont suggéré d'autres.

D'autres se sont dit que, peu importe le temps qu'il faudrait, ils attendraient pour exercer leur droit de vote.

Le député sortant de Mercier, Amir Khadir, a demandé au personnel du bureau de vote de sortir des chaises sur le trottoir afin que les gens puissent s'asseoir en attendant, ce qui fut fait.

Des membres de son personnel craignaient que des électeurs pressés rebroussent chemin et ne votent pas en raison de ce contretemps.

En effet, des gens ont quitté les lieux en disant qu'ils n'auraient pas le temps de revenir.

Finalement, presque deux heures après l'ouverture planifiée du bureau, une cargaison de petites lampes de poche a été livrée afin que l'on puisse vérifier l'identité des électeurs et que ces derniers puissent remplir leur bulletin de vote malgré l'obscurité.

Mais le représentant du Parti québécois est demeuré sceptique: comment les personnes âgées à mobilité réduite pourraient-elles à la fois tenir la lampe et apposer un X sur leur bulletin de vote?

Il a tout de même été décidé de procéder ainsi, sous la surveillance de deux policiers qui ont aussi offert leur lampe de poche pour aider.

Alors que la première électrice venait d'allumer sa petite lampe dans l'isoloir, à 11h20, la lumière est revenue.

Après analyse de la cadence du vote pendant la journée, le Directeur général des élections du Québec a finalement décidé, contrairement à ce qui avait été annoncé en matinée, que les trois bureaux touchés par la perturbation fermeraient comme tous les autres à 20h. On a estimé que la cadence du vote ne démontrait pas que les retards d'ouvertures avaient eu un impact important sur la participation.