L'élection du Parti québécois risque de nuire au retour des Nordiques à Québec, a laissé entendre Jean Charest, dimanche. Selon lui, les visées référendaires de Pauline Marois provoqueraient des «perturbations» qui rendront la capitale moins attrayante pour une franchise de la Ligue nationale de hockey.

Le chef libéral, qui passe l'essentiel des deux derniers jours de la campagne à Québec, martèle qu'il est le seul à pouvoir bloquer l'élection du PQ. Pour appuyer ce propos, dimanche, il a joué sur une corde sensible pour les résidants de la capitale.

Bien qu'il se défende de dire ouvertement que l'élection du PQ nuira au retour des Nordiques, M. Charest rappelle que Pauline Marois a déjà convenu qu'un référendum sur l'indépendance entraînerait cinqannées de «perturbations».

«Moi, je me mets à la place de M. Bettman, il me semble qu'une ville où il y a le plein emploi, c'est une ville où les gens vont avoir les moyens d'aller au hockey, a-t-il dit. Maintenant il y a l'autre choix, et savez-vous qu'ils nous préparent cinq années de perturbations économiques? Entre les deux, le choix me paraît assez clair.»

Demain, le chef libéral se joindra à une foule de plusieurs milliers de personnes pour l'événement «J'ai ma pelle», qui marquera le lancement des travaux du nouvel amphithéâtre de Québec. D'anciens joueurs des Nordiques et des artistes prendront part à ce vaste rassemblement, qui se déroulera justement la veille du scrutin.

Le gouvernement libéral a allongé la moitié des 400 millions nécessaires à la constriction du nouveau Colisée.

«Il y a un rêve à Québec, c'est d'avoir une équipe de la Ligue nationale de hockey, pour le dire à voix haute, a rappelé le premier ministre sortant. Et ce n'est pas le gouvernement qui va aller chercher ça, mais on peut seconder. Ce n'est pas nous qui comptons le but, mais on peut faire des assistances.»

« Désespéré », dit Legault

Même s'il répète depuis quelques jours que le PQ nuirait au Québec en déclenchant un référendum, François Legault ne partage pas l'avis de M. Charest à ce sujet. «Je pense que M. Charest est un petit peu désespéré. C'est exagéré», a lancé le chef de la Coalition avenir Québec.

M. Charest passe les deux derniers jours de la campagne dans la capitale provinciale, une région où le PLQ détient 7 des 11 sièges en jeu, et où plusieurs sondages placent la Coalition avenir Québec (CAQ) en avance.

Le dernier en lice, réalisé par Léger Marketing pour l'Agence QMI, situe les appuis de la CAQ à 40% dans la région, loin devant le PLQ (25%) et le PQ (24%). L'enquête recèle toutefois un signe encourageant pour les libéraux, car le parti de François Legault a perdu six points depuis le dernier sondage de la firme.

«C'est la Ville de Québec qui, le soir du 4 septembre, va faire la différence dans l'élection d'un gouvernement», a d'ailleurs lancé Jean Charest devant près de 500 militants rassemblés dans la circonscription de Charlesbourg.

Il a rappelé à son auditoire que son gouvernement a investi 4 milliards en infrastructure au cours de son dernier mandat

Le chef libéral a assuré qu'il ne craint pas une percée du parti de François Legault à Québec. Il se dit convaincu qu'onn'assistera pas à une vague semblable à celle qui a permis à l'Action démocratique de rafler sept sièges dans la capitale en 2007.

«Il y avait un momentum pour le troisième parti en 2007 et on ne sent pas ça du tout, a-t-il dit. Pas du tout.»

-- Avec Paul Journet