Si elle est portée au pouvoir, Pauline Marois entend siéger au Conseil de la fédération dont elle réclamait pourtant l'abolition il n'y pas si longtemps.

Le Conseil de la fédération réunit les premiers ministres des provinces et des territoires. Il a été créé en 2003 à l'initiative de Jean Charest.

En janvier 2009, la chef péquiste réclamait formellement l'abolition de cet organisme - une «bébelle», disait même son député Alexandre Cloutier. Elle affirmait que le Conseil «affaiblit le rapport de force du Québec». «Dans le passé, on a toujours eu des relations avec les autres provinces, j'ai siégé à plusieurs tables, on n'a pas pratiqué la politique de la chaise vide. On n'a pas besoin de cette institution qui amène une étape supplémentaire à faire lorsqu'on veut s'entendre et négocier avec Ottawa», plaidait-elle.

Pauline Marois a tenu un autre discours samedi, lors de son passage à Châteauguay. «Je vais être présente au Conseil de la fédération pour me différencier de ceux qui y siègent et leur dire pourquoi nous sommes différents et pourquoi nous voulons tous les pouvoirs pour le Québec. C'est un forum qui existe, et jamais on ne m'affligera de ne pas être dans les forums où je peux faire valoir le point de vue des Québécois au risque parfois d'être en désaccord avec mes collègues, ce qui sera sûrement le cas», a-t-elle affirmé. La chef péquiste a toutefois maintenu que le Conseil de la fédération «n'a pas donné grand-chose», qu'il «a accouché de souris».

Sa participation au Conseil de la fédération ne l'empêcherait pas d'avoir des négociations bilatérales avec Ottawa selon elle. «L'un n'exclut pas l'autre. Nous allons négocier directement avec M. Harper, ça va de soi», a-t-elle dit.

Le 30 mai 2011, Pauline Marois faisait valoir que Jean Charest veut «faire avancer la cause» fédéraliste en dépensant cinq millions de dollars pour soutenir le Conseil de la fédération. Et le 13 août dernier, donc en campagne électorale, elle justifiait son intention d'utiliser les fonds publics pour faire la promotion de la souveraineté en disant que M. Charest a fait la même chose pour le fédéralisme avec «son Conseil de la fédération».

La chef péquiste se défend d'avoir une attitude contradictoire en voulant prendre part au Conseil de la fédération. «Ce n'est pas paradoxal de défendre les intérêts des Québécois partout où il y a des tribunes pour le faire», a-t-elle soutenu.