L'option souverainiste subirait un recul si le Parti québécois obtient un mandat minoritaire le 4 septembre, estime Pauline Marois.

« Si le Parti québécois n'obtenait pas une majorité pour nous permettre d'avancer dans la réalisation de notre projet, c'est sûr que ça ferait reculer le projet de souveraineté », a-t-elle affirmé aux journalistes vendredi.

Selon elle, c'est une « illusion » de penser « qu'un ou deux sièges de Québec solidaire pourraient faire la différence ». Le PQ serait malgré tout « attaqué de toutes parts par deux partis fédéralistes », a-t-elle soutenu. Par conséquent, « dans un gouvernement minoritaire, ce sera très difficile de faire avancer au rythme que je le souhaiterais note projet de souveraineté », a-t-elle indiqué.

Vendredi, à quatre jours du scrutin, la chef péquiste s'est offert une tournée en Outaouais, une région où le Parti libéral règne sans partage depuis 31 ans. Les péquistes rêvent d'y faire des gains. Plus tôt cette semaine, un sondage Segma a placé le PQ en tête dans Papineau, circonscription qui était représentée par le ministre libéral Norman MacMillan.

La tâche est ardue en Outaouais, mais « il y a un réel espoir de faire élire des députés du Parti québécois », a affirmé Pauline Marois devant environ 150 militants réunis à la Maison du citoyen de Gatineau.

Marois ferait rapidement ses demandes à Harper

Un gouvernement péquiste ne tarderait pas à faire ses revendications à Ottawa. Si elle est portée au pouvoir, Pauline Marois entend rencontrer Stephen Harper dans un délai « très court ».

Dans les jours ou tout au plus les semaines suivant la formation éventuelle d'un cabinet péquiste, la chef demanderait un entretien avec le premier ministre fédéral, a-t-elle indiqué aux journalistes vendredi, lors de son passage à Gatineau. Elle serait « très polie » mais « très ferme » avec M. Harper.

Elle a quatre demandes prioritaires à l'égard d'Ottawa : rapatrier le programme d'assurance-emploi et les pleins pouvoirs en matière de langue, de culture et de communications.

Pauline Marois ne ferait pas de la perspective d'un référendum sur la souveraineté un « outil de négociation ». Mais elle indiquerait selon elle que son gouvernement est « sérieux dans ses demandes ».

En cas de refus d'Ottawa, elle n'entend pas tenir de référendums sectoriels. Les péquistes avaient d'ailleurs rejeté cette avenue lors de leur congrès de 2011.

Elle a balayé d'un revers de main une question lui demandant si elle allait faire la preuve que le fédéralisme fonctionne dans l'éventualité où Ottawa accéderait à l'une de ses demandes. « Plus j'aurai les moyens de répondre aux besoins des Québécois, plus j'assumerai mes fonctions de chef d'État du Québec. Et selon moi, c'est tous les pouvoirs que le Québec devrait avoir », a-t-elle répondu.