Comme jamais auparavant, Pauline Marois a imploré les souverainistes de rallier le Parti québécois, à l'occasion du plus gros rassemblement de sa campagne jeudi soir.

«Donnez-moi la chance, et notre équipe va faire du Québec un pays. Donnez-moi les moyens de faire ce que vous attendez de moi. Lâchez-moi pas. Vous le savez, je ne vous abandonnerai jamais, vous me connaissez», a lancé la chef péquiste devant 2000 militants réunis au Métropolis, à Montréal. Elle a clairement fait savoir qu'elle a «besoin d'un mandat majoritaire pour faire du Québec un pays».

Sa sortie survient alors que les sondages placent le PQ en tête dans les intentions de vote mais sans lui garantir une majorité à l'Assemblée nationale. Le PQ craint un exode des souverainistes vers Québec solidaire et Option nationale. Surtout que des luttes s'annoncent serrées dans plusieurs circonscriptions.

«La division, c'est ce que souhaitent nos adversaires. Ne prenons pas le risque de diviser nos forces», a insisté Pauline Marois.

Elle a mis la souveraineté à l'avant-plan, plus qu'à l'habitude, lors de ce quatrième rassemblement comptant plus de 1000 militants. «C'est tout près, nous y sommes presque. L'élection est dans cinq jours, et cette date peut marquer le début d'une grande mobilisation. Il est temps que les souverainistes se mettent en marche».

«Je tends la main à tous les souverainistes. Unissons-nous», a-t-elle ajouté.

Quelques minutes plus tôt, la productrice et animatrice Julie Snyder a présenté Mme Marois aux militants. «C'est un rendez-vous avec l'histoire qu'on ne doit pas manquer», a-t-elle affirmé, faisant allusion à l'élection d'une femme au poste de premier ministre. Son appui a déclenché un tonnerre d'applaudissements. «Je pense qu'on va gagner!» a lancé la chef péquiste en montant sur scène.

Des artistes ont également manifesté leur appui au PQ, dont Denise Filiatrault, Emmanuel Bilodeau, Michel Rivard et Yann Perreau.

Plus tôt dans la journée, Pauline Marois a fait une nouvelle opération charme auprès des étudiants. Elle s'est rendue au cégep de Saint-Hyacinthe en compagnie de son candidat-vedette Léo Bureau-Blouin, qui fréquentait cet établissement. Elle a prévenu les 300 étudiants présents qu'il lui faut un mandat majoritaire pour abroger la loi 12 (projet de loi 78) et annuler sans ennui la hausse des droits de scolarité.

Son argument n'est cependant pas sans faille. D'abord, l'article 36 de la loi 12 prévoit que «ses dispositions cesseront d'avoir effet le 1er juillet 2013 ou à la date ou aux dates antérieures fixées par le gouvernement». Donc un vote à l'Assemblée nationale ne serait pas requis. Ensuite, la députée sortante Marie Malavoy a déjà indiqué qu'un gouvernement péquiste pourrait annuler l'augmentation des droits de scolarité par un simple décret. Pauline Marois rétorque que cette mesure devrait être incluse dans le budget, qui, lui, est soumis au vote des parlementaires.

Après son allocution, la chef péquiste s'est prêtée à une période de questions. Un candidat d'Option nationale, Jérôme Saint-Amand, a fait un Jean-François Lisée de lui-même en se présentant au micro pour lui demander pourquoi elle écarte la gratuité scolaire.

«Je ne crois pas que (la gratuité scolaire) est possible, mais je n'empêcherai pas les gens qui le croient possible de faire le débat et de présenter leurs arguments», a-t-elle répondu. Rappelons que Mme Marois s'est engagée à tenir un sommet sur l'éducation supérieure si elle est élue. Elle proposerait alors une indexation des droits de scolarité.

Or Léo Bureau-Blouin ne veut pas d'une indexation. Il milite pour le gel. «Ce que j'ai défendu comme représentant étudiant, je vais continuer d'en faire la promotion au sein de ma formation», a-t-il affirmé aux journalistes.

Photo publiée par le Parti québécois sur Twitter

La productrice et animatrice Julie Snyder et la chef du Parti québécois Pauline Marois.