François Legault a nuancé sa position cet après-midi dans le dossier des droits de scolarité. La Coalition avenir Québec propose une hausse de 200$ par année pendant cinq ans, mais ce n'est plus une position ferme. C'est maintenant une offre faite aux étudiants.

Dès le lendemain de son élection, M. Legault serait ouvert à rencontrer les associations étudiantes. «Je suis prêt à négocier», a-t-il assuré à quelques reprises. Il chercherait un «compromis raisonnable».

Il voudrait négocier avec la FEUQ et la FECQ. Et la CLASSE ? «Elle pourrait être présente en autant qu'elle soit de bonne foi pour avoir une entente raisonnable, et non pas qu'elle essaie de détruire le système capitaliste», dit M. Legault.

La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, a réagi rapidement sur Twitter. «Pour (négocier) il faudrait qu'il soit prêt à nous parler et franchement ses derniers temps son équipe s'est montrée méprisante», a-t-elle écrit.

«On sera ferme sur les objectifs, mais souple sur les moyens», a répété M. Legault. Il croit encore que les universités sont sous-financées et que les étudiants devraient y contribuer davantage. Mais il serait prêt à moduler la hausse des droits de scolarité, le crédit d'impôt et les prêts et bourses pour atteindre cette fin.

Il a indiqué que les associations étudiantes devraient renoncer au gel, comme le demande leur mandat. Il n'a pas établi un plancher précis pour sa hausse. Mais elle dépasserait l'indexation.

«Ce qu'on veut, c'est qu'il y ait une contribution (additionnelle) qui vienne des étudiants. On pense qu'il faut mieux financer nos universités. On ne peut pas demander encore une fois aux contribuables de ramasser toute la facture. Donc c'est pour cela que pour nous, l'indexation est inacceptable. Parce que l'indexation, c'est le gel en dollars d'aujourd'hui. Il faut une augmentation des frais de scolarité. Mais pour ce qui est de la part qui ira aux prêts et bourses et la part qui ira à la hausse des frais de scolarité, je pense que tout cela doit être négocié», a-t-il expliqué.

La CAQ pour diminuer le crédit d'impôt pour l'éducation universitaire afin d'atténuer la hausse. Cette avenue avait été examinée lors des dernières négociations. «Le crédit d'impôt représente 120 millions $ (par année). On préférerait que cet argent soit utilisé pour bonifier les prêts et bourses. Il y a des jeunes de familles plus riches qui peuvent payer plus. Et il y a des jeunes de familles moins riches qui devraient payer moins que ce qui est proposé via le programme des bourses. Ce sera à discuter avec les associations étudiantes», a-t-il avancé.

> Pour en savoir plus sur le crédit d'impôt aux études universitaires: https://goo.gl/JfJaX et https://goo.gl/KfoKn

Au printemps, la CAQ proposait déjà un remboursement proportionnel au revenu. Elle appuyait par contre la hausse proposée par le gouvernement Charest, qui était alors de 1625$ en cinq ans.

Peu avant le déclenchement des élections, la CAQ a changé sa position sur la hausse des droits de scolarité. Cette hausse ne s'appliquerait qu'à partir de janvier 2013. Après cinq ans, les droits de scolarité seraient indexés.

M. Legault raconte que la nouvelle hausse qu'il propose est une tentative de «couper la poire en deux». Il veut se situer entre la position du Parti québécois, qui propose comme plafond l'indexation, et le gel comme plancher. Et la position du Parti libéral, qui augmentera les droits de 254$ par année durant sept ans, pour une hausse totale de 1778$.

Quel délai se donnerait la CAQ pour s'entendre avec les étudiants? «Habituellement, je suis quelqu'un d'assez efficace. On est capable, dans un délai assez court, d'essayer de s'entendre», a répondu M. Legault, sans donner plus de détails.

Même s'il propose une hausse inférieure à celle du Parti libéral et qu'il est ouvert à la diminuer légèrement, M. Legault demande aux étudiants de ne pas retarder le paiement de leur facture.