Jean Charest s'est frotté les mains ce matin, au lendemain du duel télévisé entre Pauline Marois et François Legault, qu'il a qualifié de «chicane de famille entre souverainistes».

«Ç'a été une très bonne soirée», a ironisé le chef libéral.

Il a souligné à grands traits l'échange corsé entre la chef du Parti québécois et son rival de la Coalition avenir Québec sur les référendums d'initiative populaire. Un débat qui place sur la défensive Mme Marois et M. Legault ce matin.

«Ce qu'on a surtout appris, c'est que Mme Marois veut toujours un référendum le lendemain matin, si c'est possible, a affirmé M. Charest. Elle essaie de faire ça sans trop que les Québécois s'en rendent compte.»

Le chef caquiste a promis qu'il ne ferait jamais la promotion de la souveraineté s'il est élu et qu'il voterait non dans un référendum. Mais, constate le chef libéral, il a aussi précisé qu'il ne fera pas la promotion du fédéralisme.

«Ça doit être intéressant lorsque M. Legault passe aux douanes et qu'on lui demande sa citoyenneté. Est-ce qu'il répond "je suis neutre"?», a-t-il raillé.

Quoi qu'en dise le chef de la CAQ, Jean Charest l'accuse de rester souverainiste. Il en veut pour preuve un passage du débat dans lequel il reproche à Pauline Marois de vouloir plonger le Québec dans une campagne référendaire au moyen des référendums d'initiative populaire.

«M. Legault, hier, lui reproche [à Mme Marois] de faire une stratégie pour perdre le référendum, a souligné Jean Charest. Là, c'est le souverainiste qui parle.»

Constitution: aucune négociation en vue

Bien qu'il se présente comme le seul chef fédéraliste, M. Charest n'entend pas entamer des négociations pour permettre au Québec de signer la Constitution une fois pour toutes. Du moins pas à court terme.

«Un jour, nous arriverons à ce débat-là, a-t-il dit. Est-ce que c'est demain? Non. Est-ce que ça fait partie des choses que nous voyons dans un horizon à court terme? Non. Mais un jour, on y arrivera parce que c'est une chose qui doit être corrigée.»

Sa priorité sera de bonifier les transferts fédéraux en santé.

«À court terme, l'enjeu est là-dessus et on met tous nos efforts là-dessus», a-t-il dit.

Le mois dernier, M. Charest a dénoncé la décision unilatérale du gouvernement Harper de fixer les transferts en santé de 2014 à 2024. En mars, son ministre des Affaires intergouvernementales, Yvon Vallières, a déploré que le gouvernement conservateur ait «oublié» le Québec.

M. Charest rétorque que son gouvernement a obtenu plusieurs gains du fédéral depuis son élection en 2003. Il cite l'exemple de la reconnaissance du Québec comme nation, l'adoption du «fédéralisme asymétrique» et l'obtention pour le Québec d'un siège à l'UNESCO.

«Notre gouvernement a obtenu des résultats très concrets de notre relation avec Ottawa au cours des dernières années», a-t-il affirmé.

Aide aux aînés

Le chef libéral faisait campagne dans une résidence pour personnes âgées de Dorval, jeudi matin. Il s'est engagé à injecter 35 millions supplémentaires pour rénover des centres d'hébergement en soins de longue durée (CHSLD), ainsi que 25 millions pour créer 1000 places dans des centres pour aînés.