François Legault persiste, signe et en rajoute: non seulement les jeunes Québécois doivent s'inspirer des Asiatiques et cesser d'aspirer à la «belle vie», mais les parents doivent aussi «revoir les valeurs» qu'ils transmettent à leurs enfants.

Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) a été invité à revenir sur les propos qu'il avait tenus la veille, selon lesquels les jeunes Québécois devaient cesser d'aspirer à «la belle vie», à terminer le travail à 16h.

«Je persiste et je signe, a-t-il déclaré en matinée à Lévis. Actuellement, on ne valorise pas assez l'éducation et l'effort.»

La CAQ propose des mesures pour améliorer les services dans les écoles québécoises, a souligné M. Legault. Mais pour que le Québec s'enrichisse, dit-il, les parents devront eux aussi mettre l'épaule à la roue.

«Ce n'est pas un blâme à l'égard des gens, a-t-il dit. C'est un blâme à l'égard des valeurs que nous, comme parents, on transmet à nos jeunes. Il faut davantage transmettre à nos jeunes des valeurs d'effort et de dépassement de soi.»

Il souhaite voir les élèves, particulièrement au secondaire, passer plus de temps à faire leurs devoirs. Il encourage leurs parents à les pousser « un petit peu dans le dos ».

Jean Charest a vertement critiqué les propos de François Legault, mardi matin, lors d'un passage à Québec, l'accusant de «carburer aux préjugés».

Mais François Legault accuse ses adversaires d'avoir peur de «faire les vrais débats».

«C'est important de dire qu'actuellement, on a 20% de décrochage au Québec, 30% chez les garçons, a-t-il déclaré en après-midi. On doit inculquer à nos enfants des valeurs de dépassement de soi, des valeurs d'effort, de valoriser l'éducation. Et ça, c'est la responsabilité de tout le monde.»

Le chef caquiste estime que les jeunesQuébécois devraient s'inspirer des immigrants, dont plusieurs réussissent beaucoup mieux à l'école. Il cite en exemple les Asiatiques, qui figurent souvent parmi les premiers de classe.

«On doit prendre exemple sur certains immigrants pour valoriser davantage l'éducation et l'effort, a-t-il soutenu. On ne pourra pas continuer au Québec de vivre au-dessus de nos moyens, à avoir une dette plus importante, à avoir les meilleurs programmes sociaux, en ayant un revenu moyen qui est plus bas que les autres.»

Bien que ses prises de position dans le dossier des droits de scolarité aient été critiquées par les associations étudiantes, François Legault fait de l'éducation un thème central de sa campagne. La CAQ propose de hausser le financement des universités, à condition que celles-ci réduisent leurs dépenses de gestion.

«C'est grâce à l'éducation que je suis passé d'un milieu populaire, que j'ai pu faire ma place dans le monde des affaires et puis faire ma place ensuite en politique», a-t-il affirmé.



Marois pas d'accord


«Quand je suis en contact avec la jeunesse québécoise, je n'ai absolument pas ce point de vue», a réagi la chef du Parti québécois, Pauline Marois.

«Au contraire, j'ai profondément confiance dans la jeunesse québécoise qui a, cette année entre autres, manifesté le fait qu'elle était capable d'exprimer son point de vue et de défendre les orientations auxquelles elle croyait. Quand je vois nos jeunes partout, dans toutes les sphères d'activités, qui réussissent et brillent par leur talent et leur intelligence, ça ne m'inquiète pas pour la suite des choses», a-t-elle répliqué à M. Legault.

- Avec Paul Journet