Pauline Marois veut créer 30 000 nouvelles places en garderie et Jean Charest, 15 000. Un seul problème: la même nouvelle place en CPE coûte moins cher à l'État pour Pauline Marois que pour Jean Charest.

Après avoir analysé les chiffres, il semble que la chef péquiste sous-estime légèrement le prix de ses 15 000 places supplémentaires, mais la promesse péquiste d'offrir une place subventionnée à chaque enfant le désirant en 2017 tient la route.

D'abord, la garderie Charest. Dans le budget de mars 2011, le gouvernement libéral a annoncé la création de 15 000 nouvelles places en centre de la petite enfance (CPE) d'ici 2017. À terme, en 2017, ces 15 000 nouvelles places coûteront à l'État 208 millions par année, soit 13 866$ par place.

La garderie Marois compterait 30 000 places supplémentaires. Elle engloberait les 15 000 places de la garderie Charest - déjà prévues au budget - et créerait 15 000 places supplémentaires. Au coût de 208 millions par année à terme pour l'État? Non, 178 millions. Le PQ explique cette différence de 30 millions par année par deux raisons - l'une logique, l'autre plus discutable. Parmi les 15 000 nouvelles places de Pauline Marois, 10 000 seront en CPE et 5000 seront en milieu familial, ce qui coûte beaucoup moins cher. Le PQ estime qu'il en coûte à l'État 7144$ par année par place en milieu familial et 12 594$ par année par place en CPE.

Pourquoi la même place en CPE coûte-t-elle 12 594$ par année selon le PQ et 13 866$ selon le PLQ? Le PLQ utilise les chiffres du ministère de la Famille pour 2012-2013 et le PQ, ceux des comptes publics du gouvernement pour 2011-2012. Sur ce point, le calcul du PLQ semble meilleur - ou à tout le moins, plus récent.

Le plan de Pauline Marois tient la route. Selon les calculs du PQ, il faudrait 30 349 nouvelles places d'ici 2017. Le PQ se base sur les chiffres de l'Institut de la statistique, qui estime à 437 718 le nombre d'enfants de moins de 5 ans en 2017 (environ 5000 de moins qu'en ce moment). Comme 33% des parents ne font pas garder leurs enfants et que seulement 48% de ceux qui n'ont pas de places à 7$ en veulent une, le PQ estime qu'il faudra 248 439 places dans des garderies subventionnées en 2017, soit 30 439 places de plus qu'actuellement.