Dans l'antichambre du pouvoir, le Parti québécois (PQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) ont tous deux choisi la personne qui aura à réfléchir sur la transition, au cas où ils l'emporteraient le 4 septembre.

Chef de cabinet de René Lévesque et longtemps sous-ministre aux Relations internationales, Martine Tremblay a été appelée par Pauline Marois et sa chef de cabinet, Nicole Stafford, à réfléchir à un éventuel gouvernement péquiste. Quand un parti de l'opposition arrive au pouvoir, tout est à faire: la structure du Conseil des ministres et le choix de ceux qui en feront partie, mais aussi celui du nouveau secrétaire général du gouvernement, le patron de l'ensemble des fonctionnaires, qui, généralement, a une relation de longue date avec le gouvernement.

Permanente au PQ depuis le début des années 70, Mme Tremblay est devenue en 1984 chef de cabinet de René Lévesque. Elle a occupé la même fonction pour Pierre Marc Johnson jusqu'à sa défaite, en 1985. Elle a ensuite travaillé avec le journaliste Stéphan Bureau chez Pixar, puis a été consultante en communications. Lorsque le PQ a repris le pouvoir, en 1994, elle a été sous-ministre de Jacques Parizeau, qui s'était gardé la Culture après avoir limogé Rita Dionne-Marsolais. Par la suite, quand son amie Louise Beaudoin est passée des Affaires intergouvernementales aux Relations internationales, Mme Tremblay est devenue sous-ministre jusqu'à sa retraite.

Un embryon de comité est déjà formé, en bonne partie de mandarins des anciens gouvernements péquistes et de fonctionnaires à la retraite qui ont suivi Mme Marois pendant des années. Parmi eux, Pierre Roy, ancien secrétaire au Trésor, sous-ministre à la Santé quand Mme Marois avait ce portefeuille, et qui est passé par la suite à la Régie de l'assurance maladie, avant de prendre sa retraite. Également, Guy Morneau, ancien président de la Régie des rentes, qui est à la retraite depuis deux ans. M. Morneau a été le fonctionnaire responsable de la conception des garderies à 5 $ annoncées sous Lucien Bouchard, un réseau confié à Mme Marois à l'époque. On retrouve aussi Gilles Émond, un communicateur qui a suivi Mme Marois dans plusieurs ministères.

Un homme expérimenté à la CAQ

Du côté de la Coalition avenir Québec, on soutient ne pas avoir mis d'énergie sur une éventuelle transition. Aucune réflexion n'est prévue de ce côté tant que les débats télévisés des chefs n'auront pas eu lieu. Par contre, François Legault a déjà choisi celui qui serait responsable de la réflexion: Mario Bertrand, qui a été chef de cabinet du premier ministre Robert Bourassa de 1985 à 1990. M. Bertrand a l'expérience de ces exercices - il l'avait vécu à l'arrivée des libéraux en 1985 et n'était pas très loin du groupe qui avait préparé le retour des libéraux en 2003, une équipe dirigée par l'ancien ministre Raymond Garneau.

Pour les libéraux, le problème se pose différemment. S'ils sont reportés au pouvoir, on peut penser que les principaux acteurs demeureront en place. Daniel Gagnier restera chef de cabinet pour quelques mois au moins, et le secrétaire général du gouvernement, Gilles Paquin, ancien sous-ministre aux Finances, conserverait son mandat.