Les Fédérations étudiantes universitaire et collégiale du Québec (FEUQ-FECQ) ont lancé dimanche leur stratégie électorale avec un double objectif: défavoriser l'élection des partis politiques en faveur d'une hausse des droits de scolarité et encourager les jeunes à aller voter le 4 septembre.

À l'issue du congrès conjoint des deux organisations, Martine Desjardins et Éliane Laberge, respectivement présidente de la FEUQ et de la FECQ, ont dévoilé une vidéo destinée aux réseaux sociaux ainsi que quatre publicités radio ayant pour thème «Le 4 septembre, je fais la différence».

La FEUQ et la FECQ entameront également dès la semaine prochaine une tournée du Québec afin d'aller rencontrer les électeurs des circonscriptions où les libéraux ont été élus avec une faible majorité lors du dernier scrutin et leur expliquer leurs revendications.

«Nous voulons nous assurer que le prochain gouvernement sera à l'écoute des jeunes du Québec et qu'il ne les méprisera pas comme le fait le gouvernement libéral», a déclaré Mme Desjardins.

Les deux organisations se sont toutefois défendues de vouloir dire aux citoyens pour qui voter ou ne pas voter.

«Ce que nous invitons surtout les gens à faire, c'est d'avoir un regard critique sur les différents partis politiques et de choisir en fonction de leurs valeurs et de ce qu'ils veulent comme avenir pour le Québec», a assuré Mme Laberge. Évidemment, de notre côté, nous prônons l'accessibilité aux études et il y a deux partis qui ne partagent clairement pas cette valeur: le Parti libéral du Québec (PLQ) et la Coalition Avenir Québec (CAQ).»

Martine Desjardins a d'ailleurs souligné que, contrairement au Parti québécois, à Québec solidaire et à Option nationale, le PLQ et la CAQ n'avaient pas voulu participer au congrès de la FEUQ et la FECQ afin de discuter avec les congressistes de ce que leur formation avait l'intention de faire pour les jeunes.

«Il semble que les libéraux et les caquistes n'ont pas de propositions pour la jeunesse puisqu'ils ont refusé notre invitation», a-t-elle conclu.

Rentrée scolaire

En ce qui concerne le retour en classe forcé qui doit s'amorcer la semaine prochaine dans de nombreux cégeps, Éliane Laberge a indiqué que la FECQ n'avait pas donné de mot d'ordre à ses associations membres, laissant le soin à chacune d'elle de décider de reconduire la grève ou de reprendre les cours.

«Nous jugeons qu'après plusieurs mois de grève et d'assemblées générales, les étudiants ont développé davantage la capacité de faire leur propre choix», a-t-elle tranché.

Sur les quatre associations collégiales s'étant jusqu'ici prononcées sur la question, seule celle du Cégep Saint-Laurent a voté en faveur de la poursuite de la grève.

Les étudiants du Cégep de Saint-Jérôme ont opté pour une trêve alors que ceux du Collège de Valleyfield et du Cégep André-Laurendeau ont décidé de mettre fin à leur grève.

D'autres votes auront au courant de la semaine prochaine dans plusieurs cégeps.

De son côté, la FEUQ a simplement conseillé à ses associations membres de tenir des assemblées générales au moment de la rentrée scolaire afin que l'ensemble des étudiants puissent voter et recevoir de l'information.

«Mais il faut faire attention à ne pas confondre notre objectif, qui est l'accessibilité aux études, avec nos moyens, a prévenu Martine Desjardins. La grève a été un moyen efficace durant l'hiver et les étudiants doivent maintenant déterminer si c'est toujours le cas. S'ils optent pour le retour en classe, ce ne sera pas un signe qu'ils sont moins mobilisés, mais qu'ils ont décidé que le vote démocratique était désormais le meilleur moyen pour atteindre notre but.»