Jean Charest s'inspire de Robert Bourassa et de sa campagne de 1970 sur les 100 000 emplois. Comme premier engagement, il promet de créer 250 000 emplois au cours de son mandat et d'abaisser le taux de chômage à 6%. Il est toutefois évasif sur les mesures qu'il adopterait pour y arriver.

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«On fixe un objectif, commençons par le début», a répondu M. Charest, qui promet d'entrer dans les détails plus tard au cours de la campagne.

Il se trouvait à l'Institut national d'optique, dans la circonscription de Vanier-Les Rivières, à Québec. Il a passé le premier jour de sa campagne dans la capitale et y commence la deuxième. Il mise beaucoup sur cette région pour décrocher un quatrième mandat consécutif, ce qui serait une première depuis Maurice Duplessis.

En conférence de presse, le chef libéral a vanté son bilan en matière d'économie, thème phare de sa campagne avec, comme on l'a vu mercredi, le conflit étudiant.

«On a traversé avec succès la pire crise de l'histoire moderne», a-t-il souligné, entouré de ses ministres du secteur de l'économie. Dans les quatre dernières années, la croissance économique du Québec a été supérieure à celle de l'Europe, des États-Unis et de l'Ontario.

Les investissements massifs du gouvernement dans les infrastructures ont maintenu la croissance et l'emploi, mais aussi, inévitablement, fait gonfler la dette.

En moyenne, environ 42 000 emplois par année ont été créés depuis 2003. Jean Charest s'engage à faire augmenter ce nombre à 50 000. Avec un taux de chômage de 6% d'ici à 2017, le Québec se retrouverait «dans la zone du plein emploi», a-t-il dit.

Comment atteindrait-il cet objectif? Il mise en particulier sur son Plan Nord - d'importants investissements privés et publics sont attendus et créeront 20 000 emplois par an. Il compte sur des alliances économiques avec les pays émergents comme la Chine et l'Inde, mais aussi l'Europe, avec laquelle un accord de libre-échange devrait être conclu bientôt. Il évoque des mesures, sans préciser lesquelles, pour soutenir l'industrie manufacturière, durement touchée dans les dernières années, pour mieux arrimer la formation aux besoins du marché du travail, pour favoriser la propriété québécoise des entreprises, par exemple. Il promet qu'une «attention particulière» sera accordée à Montréal, mais, là encore, il n'a donné aucun détail.

Appelé à donner des précisions, il a surtout énumérer des mesures déjà adoptées et qu'il promet «d'adapter», par exemple pour maintenir en emploi les travailleurs expérimentés. Il n'a annoncé aucun nouveau programme ou nouvel investissement pour mettre en oeuvre son plan sur l'emploi.

En misant sur le thème de l'économie, Jean Charest reprend une stratégie qui a fait recette en 2008. Il insiste de nouveau sur les turbulences économiques à l'échelle mondiale et se présente comme le seul chef capable de faire face à la situation. Le 4 septembre, les électeurs auront à faire un choix entre «la stabilité et l'instabilité», dit-il dans ses discours.

François Legault s'est dit bien d'accord avec l'idée avancée par Jean Charest de créer 250 000 emplois sur cinq ans. Il souhaite même une cible plus ambitieuse encore. Mais le chef de la CAQ estime qu'un gouvernement libéral ne parviendra jamais à atteindre cette cible.

«Le problème de M. Charest, c'est qu'il ne tient jamais ses promesses. M. Charest a promis en 2003 de réduire les impôts de 5 milliards, il ne l'a pas fait. M. Charest, en 2003, a promis qu'il n'y aurait plus d'attente dans les hôpitaux, il ne l'a pas fait.»

-- Avec Martin Croteau