Devant Pauline Marois, «la championne toutes catégories de l'instabilité», et l'ADQ de Mario Dumont, qui est «contre la stabilité», seul le Parti libéral, majoritaire, peut permettre au Québec de traverser la tourmente économique appréhendée, a soutenu le premier ministre Jean Charest, passé en mode attaque dès le premier soir de la campagne électorale.

«Si on avait écouté Pauline Marois et Mario Dumont, le Québec serait aujourd'hui en récession», a-t-il dit, reprochant à ses adversaires de s'être opposés à certaines mesures proposées par son gouvernement depuis 18 mois.

«Peu importe la tempête qui se présente, un gouvernement libéral va s'occuper d'économie d'abord», a ajouté M. Charest, reprenant le slogan de sa campagne: L'économie d'abord. OUI.

Le chef du PLQ estime avoir tiré des leçons des élections de 2007, quand la population du Québec l'avait réélu à la tête d'un gouvernement minoritaire, après un premier mandat où sa cote de popularité avait atteint les plus bas niveaux.

«Le message que m'ont passé les Québécois en 2007 a été bien compris, a souligné M. Charest. Dans la vie, on apprend. Parfois à la dure. Les Québécois s'attendaient de moi que je sois à l'écoute, que je fasse un effort pour mieux communiquer, dire pourquoi on fait les choses.»

«Je me présente devant les Québécois avec la somme totale de toutes mes expériences», a-t-il ajouté, faisant voeu d'humilité.

La popularité du gouvernement Charest a pourtant atteint des sommets historiques dans la dernière année, alors qu'il était minoritaire et devait composer avec une forte opposition à l'Assemblée nationale. Interrogé sur le fait que même en période d'incertitude économique, les Canadiens, le 14 octobre, ont réélu un gouvernement minoritaire à Ottawa, le premier ministre a rejeté la comparaison.

«Ce n'est pas la répétition d'une autre élection qu'on fait ici, c'est une élection pour les Québécois, et pour l'avenir économique du Québec», réclamant que la population le juge sur son plan économique, dont il doit présenter les grandes lignes aujourd'hui, et sur le travail qu'il a accompli dans les cinq dernières années.

Rompant avec la tradition qui l'amène habituellement dans sa circonscription de Sherbrooke le soir du déclenchement, M. Charest a plutôt passé la première soirée de la campagne à Québec, pour l'investiture du ministre de l'Emploi, Sam Hamad, dans Louis-Hébert. La région de la capitale nationale risque fort d'être un champ de bataille de prédilection dans cette campagne, alors que les libéraux tenteront de reprendre plusieurs sièges perdus aux mains de l'ADQ en 2007.

En après-midi, le chef libéral est d'ailleurs allé fouetter ses troupes au quartier général du parti à Québec, où étaient réunis les candidats de la région et les militants qui travailleront à la campagne. Par conférence téléphonique, M. Charest s'est aussi adressé à plusieurs dizaines de candidats. Le Parti libéral se targue d'avoir déjà l'ensemble de ses candidats pour les 125 circonscriptions que compte le Québec.