Pour atteindre son objectif d'augmenter de 16% l'achalandage des transports en commun d'ici cinq ans, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, rejette toute mesure dissuasive visant à réduire l'utilisation de l'automobile. Ces mesures peuvent «déplaire» à l'électorat, reconnaît-elle. Mme Marois écarte également la formule des PPP pour réaliser ses projets de transport collectif de 3,5 milliards de dollars dans la grande région de Montréal.

Ces projets seraient réalisés en mode conventionnel, a-t-elle indiqué lors d'un point de presse au Terminus de Longueuil. Les partenariats public-privé (PPP) ont des «effets pervers». Ce sont des firmes étrangères qui, à ses yeux, tirent le plus profit des PPP, qui consistent à donner au privé la propriété, la construction et l'entretien pendant, par exemple, 30 ans des nouvelles infrastructures. Un gouvernement péquiste remettrait en question la formule des PPP adoptée par le gouvernement Charest.

Le président du Syndicat des chauffeurs d'autobus et du personnel d'entretien de la Ville de Montréal, Claude Benoit, a perturbé la conférence de presse de Mme Marois pour signifier son appui à cette prise de position. Il invitera ses membres à appuyer le PQ. Or, ce syndicat, qui compte 4000 membres, est affilié à la FTQ, qui a décidé de ne pas appuyer le parti de Mme Marois au cours de cette campagne.

Pauline Marois a écarté toute mesure dissuasive ou coercitive pour réduire l'utilisation de l'automobile. «Ça peut déplaire» à l'électorat, a-t-elle reconnu. Puis elle a précisé que ses projets de transport collectif seraient plus «efficaces». Elle privilégie la carotte plutôt que le bâton.

Les projets de 3,5 milliards seraient réalisés en 10 ans et financés par l'enveloppe de 37 milliards prévue par le gouvernement Charest pour les projets d'infrastructures.

Voici quelques projets promis par le PQ, dont certains ont toutefois été annoncés par les libéraux :

- Prolongement de la ligne bleue du métro jusqu'à Pie IX (ajout d'une station)

- Réalisation d'une ligne de tramway desservant le centre des affaires, le Vieux-Montréal et l'axe Pie-IX.

- Mise en service de ligne de services rapides sur Henri-Bourassa

- Aménagement d'un système léger sur rail dans l'axe Brossard-centre-ville de Montréal

- Achèvement du train de banlieue dans l'Est, jusqu'à Mascouche et accélération de la réalisation du tronçon Montréal-Repentigny

- Réalisation de la navette ferroviaire entre l'aéroport Montréal-Trudeau et le centre-ville

- Réalisation du projet de train de banlieue sur la Rive-Sud pour desservir Châteauguay, Mercier et Longueuil.