Les mesures que propose le chef de l'ADQ, Mario Dumont, seraient catastrophiques pour l'économie du Québec, a estimé hier Jean Charest. Le chef libéral réagissait ainsi aux propositions adéquistes de «réorganiser» l'État québécois, notamment en réduisant de deux milliards les dépenses du gouvernement.

«Nous, on a à l'horizon une tempête économique; M. Dumont voudrait transformer ça en tsunami économique», a lancé M. Charest.«Quand il dit qu'il va couper un milliard de dollars en appui aux entreprises, avez-vous pensé à la catastrophe qu'il va créer, en plein ralentissement économique?» a ajouté le chef libéral. Il a rappelé que son parti propose quant à lui de dégager un milliard de dollars pour aider les PME du Québec, afin de compenser le manque de capitaux dû au ralentissement économique mondial.

«M. Dumont fait exactement le contraire. Il propose de couper les jambes des entreprises du Québec», a estimé Jean Charest.

En matinée, au cours d'un rassemblement militant dans la circonscription de Chapleau, laissée vacante par le départ du ministre Benoît Pelletier, le chef libéral a amalgamé les idées du Parti québécois et de l'Action démocratique.

«Ce n'est pas par accident qu'on les a baptisés l'ADPQ. Tous les deux proposent les mêmes recettes, a souligné M. Charest. Ils proposent le même programme d'endettement hypothécaire, qui a été à la source des problèmes aux États-Unis. Tous les deux proposent de mettre la main dans les poches des contribuables. Tous les deux proposent de politiser la Caisse de dépôt et placement du Québec.»

Sur le ton de la dérision, le chef libéral a affirmé que la seule priorité de Pauline Marois est la souveraineté et que Mario Dumont est «probablement le seul chef de parti à avoir 33 priorités différentes, une pour chaque journée de la campagne».

M. Charest ne cache pas qu'il a déclenché des élections pour obtenir un mandat majoritaire et répète inlassablement que, en temps d'incertitude économique, il faut un gouvernement fort. Mais il se garde bien de faire le même constat lorsqu'il est question du fédéral. Le 14 octobre dernier, les Canadiens ont réélu un gouvernement minoritaire à Ottawa, et plusieurs personnes ont reproché au premier ministre québécois d'avoir mis des bâtons dans les roues du chef conservateur Stephen Harper, le privant ainsi d'une majorité.

En tournée en Outaouais, où son parti n'a pas été inquiété depuis longtemps, le chef libéral a proposé des mesures afin de stimuler l'industrie de la construction, qui pourrait subir rapidement les contrecoups d'une éventuelle crise économique.

Les libéraux s'engagent à instaurer un crédit d'impôt remboursable de 2500$ pour les familles de la classe moyenne qui veulent rénover leur domicile. Cette mesure aurait aussi pour effet de réduire le travail au noir, a estimé M. Charest.

Le chef libéral s'engage aussi, s'il est réélu, à reconduire les programmes Adaptation à domicile, qui permet à des personnes à mobilité réduite ou en perte d'autonomie d'adapter leur maison, et Rénovation-Québec, qui, en collaboration avec les municipalités, aide à la modernisation des immeubles à logements.