Mario Dumont a relancé le débat sur l'identité québécoise hier, dans une charge en règle contre le cours d'éthique et de culture religieuse. Il soutient que ce cours controversé, comme le retrait des sapins de Noël à l'école, est le fait d'une société «qui n'est pas capable de se tenir debout».

Devant près de 200 parents réunis dans une école de Granby, son plus grand rassemblement depuis le début de la campagne, M. Dumont a tiré à boulets rouges sur ce qui a remplacé les cours d'enseignement religieux et de morale. Il s'agit d'une «manière détournée» d'imposer le «multiculturalisme à la Trudeau», dit-il.

«C'est la résultante de ce que j'appelle une dérive bureaucratique, a-t-il tonné. C'est la résultante d'une société qui n'est pas capable de se tenir debout.»

Dans une sortie qui rappelle celles qu'a faites son parti pendant le débat sur les accommodements raisonnables, Mario Dumont a affirmé que la disparition des arbres de Noël et des lapins de Pâques dans les écoles constitue une «négation» de l'identité québécoise.

Il entend imposer un moratoire sur le cours d'éthique et culture religieuse dans les écoles primaires, qu'il voudrait remplacer par un cours de français.

«Les gens qui ont pensé ce cours-là, a-t-il déclaré, c'est le même monde qui se bat par tous les moyens détournés pour qu'il n'y ait plus d'arbres de Noël dans les classes.»

Le retour de ces objets liés à des fêtes religieuses est encore plus nécessaire dans les écoles montréalaises, que fréquentent des enfants issus de dizaines de communautés culturelles. Car pour mieux intégrer les nouveaux arrivants, explique-t-il, les Québécois doivent affirmer leur identité.

Groupes religieux

Mario Dumont a attiré une foule essentiellement composée de parents et de jeunes familles, hier. Mais plusieurs membres de groupes prônant le retour des cours de catéchèse sont aussi venus l'applaudir. On a notamment aperçu une demi-douzaine de membres des Bérets blancs, un organisme ultracatholique.

L'un d'entre eux, Marcel Lefebvre, a indiqué que son groupe a pris part au rassemblement adéquiste parce que c'est une «manifestation pour les écoles catholiques».

Des catholiques plus modérés ont également donné leur appui aux adéquistes. «Ce sont les seuls qui osent reconnaître notre droit à l'enseignement religieux», a affirmé Paul Biron, membre des Chevaliers de Colomb.

Mais ceux qui prêchent le retour de la religion à l'école seront déçus par l'ADQ, a prévenu Mario Dumont. Pour lui, pas question de ramener la catéchèse au programme. «Les écoles du Québec sont sur une base linguistique pour le rester, a-t-il indiqué. Il n'est pas question de ramener ce qu'on a connu à une époque.»