L'ingénieure et militante Martine Ouellet devrait succéder à Camil Bouchard comme candidate péquiste dans la circonscription de Vachon, sur la rive-sud.

L'annonce de sa candidature de Mme Ouellet a été faite hier par Pauline Marois, après que l'exécutif local du parti eut approuvé son choix. L'investiture aura lieu le 17 février.

M. Bouchard a démissionné le 15 décembre dernier. L'élection complémentaire doit avoir lieu d'ici l'été.

Résidente de Longueuil, Mme Ouellet est cadre à Hydro-Québec, où elle s'occupe des programmes d'économie d'énergie dans les grandes entreprises.

Elle est plus connue du public comme présidente de la Coalition Eau Secours, où elle milite depuis 10 ans.

En 2005, Mme Ouellet avait appuyé la candidature de Mme Marois contre André Boisclair à la direction du Parti québécois. À l'époque, Mme Ouellet était membre de SPQ Libre (Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre), le club politique regroupant la gauche au sein du PQ. Ce n'est plus le cas depuis deux ans, dit-elle: «J'ai cessé de militer à SPQ libre quand j'ai pris la présidence de la Coalition Eau Secours.»

À son baptême de la politique active, elle a abordé de front la souveraineté et l'environnement. «La souveraineté, il faut toujours démontrer les sujets où ça fait une différence, dit Mme Ouellet. Et au sujet des gaz à effet de serre, j'ai honte d'être représentée par le gouvernement fédéral. En plus ce sont les entreprises manufacturières du Québec qui vont payer la note de la politique fédérale en matière de climat.»

À ce sujet, Mme Marois a dit qu'elle pensait «exactement comme M. Duceppe», le chef du Bloc québécois, qui a durement critiqué mercredi les déclarations du ministre fédéral de l'Environnement Jim Prentice en faveur de l'industrie pétrolière et contre la politique québécoise de réduction des gaz à effet de serre, pour en tirer des nouveaux arguments en faveur de la souveraineté.

«La souveraineté peut être une solution aux défis que nous avons à relever par exemple en environnement, a dit Mme Marois. Le Canada nous tire vers le bas avec sa politique favorable aux sables bitumineux. Si le Québec était souverain, on ne se serait pas chicané à Copenhague, on aurait simplement fait entendre notre voix.»Non au jeu en ligne

Pauline Marois s'est prononcée hier contre le projet de Loto-Québec de se lancer dans le jeu en ligne, annoncé la veille. « Je suis déçue, a dit Mme Marois. On banalise le fait de jouer au poker et le jeu qui entraîne des pertes financières. Ma crainte c'est que le jeu compulsif augmente. Et j'ai trouvé étonnant que la Direction de la santé publique n'ait pas été consultée à ce sujet.» Les syndicats des croupiers a aussi dénoncé le projet de Loto-Québec, qui va selon eux «accentuer le problème de jeu pathologique et les drames qui en résultent».

Les syndicats s'inquiètent du risque social associé à des tables de jeu virtuelles où il n'y aura aucune véritable surveillance des joueurs. «Quand on identifie un problème de jeu, d'argent ou de consommation, nous avons les outils pour intervenir et aider la personne touchée», indique Louis-Philippe Tremblay, président du syndicat du Casino de Montréal. «Avec des sites légaux sur Internet, le gouvernement va augmenter le nombre de joueurs, mais ceux-ci seront isolés, laissés à eux-mêmes, sans aucun recours si leur habitude devient malsaine ou compulsive. Par contre, dans nos quatre casinos, nous offrons un environnement de jeu sécuritaire où les dérives peuvent être contrôlées, notamment par le biais de l'auto-exclusion des joueurs compulsifs.»