Les considérations géographiques seront centrales dans le choix des nouveaux arrivants au Conseil des ministres quand Jean Charest formera son équipe, la semaine prochaine.

En point de presse hier, M. Charest a d'ailleurs insisté sur le fait que la nouvelle distribution des circonscriptions permettait aux libéraux d'avoir des représentants dans toutes les régions, ce qui était loin d'être le cas après les élections de 2007, où ses troupes avaient été rayées de la carte en Abitibi et au Saguenay notamment.

 

Le Conseil des ministres formé actuellement de 18 personnes serait augmenté à 24 postes, selon les rumeurs persistantes dans les cercles libéraux. M. Charest s'est déjà engagé à maintenir la parité entre les hommes et les femmes chez ses ministres. Comme il s'agit aussi de remplacer Jean-Marc Fournier et Benoît Pelletier, dans cette éventualité cinq hommes et trois femmes seraient conviés à entrer au saint des saints - on ne prévoit aucune rétrogradation.

Pour les femmes, les choix sont plus clairs. Nicole Ménard, dans Laporte est depuis longtemps «sur le perron» et aura sa chance. Même chose pour Kathleen Weil, nouvelle élue dans Notre-Dame-de-Grâce qui a remplacé Russell Copeman. Une surprise, Stéphanie Vallée, une avocate, élue en 2007, pourrait avoir sa chance. Élue dans Gatineau elle représenterait l'Outaouais, à moins que le vétéran de Papineau, Norm McMillan, le whip perpétuel des libéraux ne saute les plombs.

Les cinq hommes sont plus difficiles à identifier. À coup sûr, Pierre Arcand deviendra ministre. La vedette de 2007 ronge son frein depuis longtemps dans l'antichambre du Conseil. Certaines rumeurs confèrent même à cet homme d'affaires le poste, important, de président du Conseil du Trésor, une grosse commande pour les mois à venir, compte tenu de ce qui se dessine côté finances publiques.

Pierre Corbeil, l'ancien ministre des Ressources naturelles, battu en 2007, a été élu dans Abitibi-Est; il reviendra au Conseil donner une voix à sa région.

Il y a aussi Serge Simard, nouveau député libéral de Dubuc qui sera appelé pour représenter le Saguenay, où les libéraux ont longtemps eu des problèmes.

La suite est plus difficile. Ancien ministre de Robert Bourassa, issu de la puissante famille beauceronne, Robert Dutil aurait des chances de représenter la Beauce, mais il est aussi le voisin de Laurent Lessard.

Dans l'aile anglophone du PLQ on pousse aussi pour la réhabilitation de Lawrence Bergman, ancien ministre du Revenu, un ministre du Revenu effacé, mais une contribution importante autour de la table du Conseil, explique-t-on.

Certains croient qu'avec les résultats des libéraux dans la région de Québec, la capitale aura droit à davantage de ministres - ce serait la chance pour Michel Pigeon, ancien recteur de l'Université Laval, qui l'a emporté dans Charlesbourg. Les libéraux ont aussi désormais des députés à Gaspé et aux Îles-de-la-Madeleine, une forte tentation pour fidéliser ces électorats en leur donnant un ministre.

Bien des ministres depuis 2007 avaient des cartes professionnelles trop pleines. On scindera les responsabilités de plusieurs. Michelle Courchesne et Monique Jérôme-Forget verront leurs responsabilités réduites à des proportions plus normales. Mme Jérôme-Forget perdra le Conseil du Trésor.