La circonscription de Champlain, traditionnellement souverainiste, tourne le dos à l'ADQ, mais aussi au transfuge Pierre Michel Auger. Après une chaude lutte dans une circonscription convoitée de tous, c'est la candidate du Parti québécois, Noëlla Champagne, qui a remporté le comté de Champlain, par une majorité confortable de 2000 voix.

Élue de justesse en 2003, après un deuxième scrutin rendu nécessaire par une égalité des voix entre le PQ et le Parti libéral, Mme Champagne avait mordu la poussière en 2007, au profit de la vague adéquiste qui avait déferlé sur le Québec.Retour à la normale, donc, pour la nouvelle élue. «On n'aime jamais perdre dans un balayage parce que c'est bête un balayage. C'est comme un tsunami, un raz-de-marée : il n'y a pas de contrôle, a souligné Mme Champagne, hier soir. C'est un retour à la normale drastique, dur pour l'ADQ.»

Dans le local électoral du PQ, dans l'ancienne municipalité de Cap-de-la-Madeleine, aujourd'hui fusionnée à Trois-Rivières, l'ambiance était à la fête. Les militants avaient deux raisons de célébrer : la victoire de Noëlla Champagne, mais aussi le retour du Parti québécois comme opposition officielle, plus forte que jamais à l'Assemblée nationale.

«Pour Pauline Marois, c'est tout un succès, a estimé Mme Champagne. Ce n'est pas la victoire mais c'est une forme de victoire en soi quand tu pars d'aussi loin et que tu te retrouves là où on est.»

Ambiance complètement différente, à quelques rues de là, dans le local du libéral Pierre Michel Auger. Élu en 2007 sous la bannière adéquiste, avec une majorité écrasante, le député a choisi, deux semaines avant le déclenchement des élections, de traverser la chambre, pour se joindre aux troupes de Jean Charest.

Le chef libéral est venu deux fois dans le comté prêter main forte à son nouveau candidat. Mais cela n'aura pas suffi, de même que les visites répétées de Mario Dumont, qui y avait présenté un candidat local très connu, Luc Arvisais, spécialiste en développement local.

«On a fait ce qu'on avait à faire, une très belle campagne. Je suis vraiment content de ce qu'on a fait, a dit M. Auger, serein et ému. Mais la démocratie a parlé, il faut respecter ça. Je respecte le choix des gens.»