Maintenant que les travaux aux Communes sont suspendus jusqu'à la fin janvier, Jean Charest demande au premier ministre Stephen Harper de préparer un «plan énergique» de soutien à l'économie, un budget qui «répond aux besoins et aux intérêts du Québec».

De passage à Saguenay hier, le chef libéral a précisé ses attentes en vue du budget que les conservateurs déposeront le 27 janvier. Il s'est porté encore une fois à la défense du Bloc québécois, que le Parti conservateur vient d'exclure de toute collaboration future.

Ottawa doit plancher sur un plan «énergique» visant à relancer l'économie, a-t-il affirmé. Jean Charest souhaite des «investissements majeurs» dans les infrastructures et des mesures d'aide aux entreprises, un élément qui faisait défaut dans l'énoncé budgétaire de Jim Flaherty.

Ottawa doit donner un coup de pouce aux secteurs manufacturier et forestier. «Un tel plan devra s'accompagner d'un budget qui répond aux besoins et aux intérêts du Québec», a-t-il ajouté.

Selon lui, Ottawa doit venir en aide aux travailleurs, aux chômeurs et aux personnes âgées. Par exemple, Jean Charest réclame des changements au régime de l'assurance emploi. Selon lui, un chômeur doit continuer de toucher des prestations pendant qu'il suit une formation.

Il compte plaider sa cause lors de la réunion de travail sur l'économie à laquelle tous les premiers ministres du Canada participeront, le 16 janvier.

»Instabilité»

Même si les travaux aux Communes sont suspendus comme le souhaitait Stephen Harper, «l'instabilité» demeure à Ottawa. «Tous doivent maintenant contribuer à en diminuer les effets», a affirmé Jean Charest qui, mercredi, a qualifié le discours à la nation de M. Harper de «rhétorique qui divise les gens».

Le chef libéral a refusé une fois de plus de prendre position en faveur du gouvernement ou de la coalition dans cette crise, estimant qu'il pourrait compromettre sa défense des intérêts du Québec. Il s'est porté à la défense du Bloc québécois qui fait l'objet, selon lui, de «procès d'intention» de la part des conservateurs et au Canada anglais. «Tous les Québécois méritent le respect. Et dans notre démocratie à nous, il faut respecter le choix exprimé par l'électorat. Et chaque député à la Chambre des communes a le droit de s'exprimer». Il a rappelé que le Parti conservateur a pu compter sur le Bloc pour adopter son discours du Trône et son budget de 2006.

En prorogeant les travaux parlementaires pour éviter d'être battu dans un vote de confiance, Stephen Harper a littéralement «largué» le Québec, a dénoncé la chef péquiste. Mme Marois y voit la preuve que le premier ministre refuse d'entendre des propositions pour stimuler l'économie du Québec.

De son côté, Mario Dumont a salué la suspension des travaux. «Il reste maintenant à espérer que les électeurs vont ramener à l'ordre leurs députés et leur remettre les priorités à la bonne place», a dit le chef adéquiste.

Avec la collaboration de Martin Croteau et Vincent Brousseau-Pouliot