Un gouvernement péquiste imposera un moratoire sur les hausses de tarifs d'électricité jusqu'à la fin de la crise économique, a promis Pauline Marois, hier. Elle souhaite adopter une «politique tarifaire» afin de serrer la bride à Hydro-Québec.

«C'est l'imprévisibilité de la hausse des tarifs qui n'a aucun sens», a dénoncé la chef du Parti québécois, en matinée, lors d'une entrevue avec Paul Arcand.

 

Si elle est élue, elle forcera la lucrative société d'État à produire périodiquement un plan qui permettra aux Québécois de connaître les revenus qu'elle prévoit engranger et les dépenses qu'elle entend engager. De cette façon, les consommateurs ne seront pas frappés par des augmentations imprévues tous les six mois.

Pauline Marois veut aussi geler les tarifs d'électricité pendant la crise économique. Mais elle n'a pu préciser la durée du moratoire.

«La plus mauvaise décision qu'on peut prendre en période de crise, c'est d'augmenter les taxes et les tarifs, a-t-elle affirmé. Au contraire, il faut essayer de donner un peu d'air aux consommateurs pour qu'ils retrouvent confiance et qu'ils retrouvent des moyens pour investir, faire des dépenses qui vont aider l'économie.»

Jean Charest refuse d'intervenir afin d'empêcher une nouvelle hausse du coût de l'électricité, malgré le tumulte économique. Le chef libéral a affirmé hier qu'il laissera à la Régie de l'énergie le soin de décider si l'augmentation est justifiée.

La société d'État demande à la Régie de l'autoriser à majorer de 2,2% les factures des consommateurs résidentiels et industriels à compter du 1er avril prochain.

La leader péquiste aimerait également serrer la bride à d'autres sociétés d'État afin qu'elles ne frappent pas les Québécois d'augmentations pendant le ralentissement économique.

«La situation économique exige que chacune des institutions dans le gouvernement ou dans les entreprises soient raisonnables et n'augmentent pas les tarifs», a-t-elle affirmé.

Mais Mme Marois a déjà prévenu qu'elle ne pourrait freiner une hausse des immatriculations et des permis de conduire si la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ) subit d'importantes pertes en raison des mauvais rendements de la Caisse de dépôt et placement.

Confiante de rester en poste

Par ailleurs, la chef du PQ se dit confiante de pouvoir rester en poste en cas de défaite aux élections de lundi. Même si le Parti québécois n'a pas été tendre à l'endroit de ses chefs au fil des ans, elle estime être en mesure de survivre, même si elle reste dans l'opposition.

«Je crois que j'ai réussi à resolidariser les gens, a-t-elle affirmé. Je crois que je suis capable de maintenir ça au sein de notre formation politique parce qu'on porte un grand projet, c'est celui d'un pays. C'est important qu'on se serre les coudes.»