Même s'il s'est porté à la défense du Bloc québécois, Jean Charest doit aller plus loin, a affirmé Pauline Marois, ce matin. La chef du PQ somme le premier ministre d'appuyer publiquement le parti de Gilles Duceppe.

«Dénoncer la rhétorique antisouverainiste ne me convainc pas qu'il défend les intérêts du Québec», a affirmé Mme Marois.

Interrogée à savoir ce que doit faire M. Charest, la chef péquiste l'a carrément défié d'appuyer les positions défendues par le Bloc.

«Ce serait simplement de dire que les demandes présentées par le Bloc québécois sont des demandes qui lui apparaissent raisonnables, responsables, et que c'est ça qu'il va défendre», a-t-elle dit.

Dans les minutes qui ont suivi l'allocution télévisée de Stephen Harper, mercredi soir, Jean Charest a dénoncé la «rhétorique qui divise les gens» tenue par le premier ministre fédéral. Plus tôt dans la journée, il s'est aussi insurgé contre le «Quebec bashing» des derniers jours, soulignant que les députés du Bloc jouissent de la même «légitimité» que les autres élus fédéraux.

Mais cette sortie ne suffit pas, a dit Pauline Marois. Car sur les positions défendues par la coalition qui tente de renverser Stephen Harper, Jean Charest garde un « silence inquiétant ».

La leader souverainiste s'est dite étonnée de la réaction du Canada anglais devant l'appui du Bloc à la coalition PLC-NPD. Car c'est Stephen Harper qui est responsable de la crise politique, et non le parti de Gilles Duceppe.

«Est-ce que nous sommes d'une quelconque façon responsables de la crise qu'il y a actuellement à Ottawa ? Même le Bloc n'a rien à voir à ce niveau. C'est M. Harper qui a pris de front tous les Québécois, comme si la nation québécoise signifiait moins que rien.»