La «seule raison» pour laquelle Jean Charest veut un gouvernement majoritaire, c'est afin d'avoir les coudées franches pour nommer les amis du parti à des postes-clés, a accusé Mario Dumont, hier.

Le chef adéquiste réagissait ainsi à un reportage de la radio de Radio-Canada, qui a révélé que 10 des 23 juges nommés depuis février 2007 par le gouvernement à la Cour du Québec avaient contribué à la caisse du Parti libéral dans les dernières années. C'est le cas de Gilles Lareau, nommé au début de l'année, qui est le beau-frère et ancien partenaire d'affaires de Robert Charest, le frère du chef libéral.

«Ça m'indique juste une chose sur le Parti libéral et les vraies motivations de Jean Charest à redevenir majoritaire. Il veut avoir les mains plus libres pour récompenser plus de monde, a dénoncé le chef adéquiste. C'est pas pour les Québécois qu'il veut être majoritaire, il n'a même pas de solution pour la santé, il n'a même pas de solution pour les écoles.»

«Probablement que s'il avait été dans un gouvernement majoritaire, ça aurait été 20 sur 23 plutôt que 10», a ajouté M. Dumont, rappelant que le chef libéral avait fait de nombreuses nominations qualifiées de partisanes au début de son premier mandat, en 2003 et 2004.

La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a elle aussi saisi la balle au bond.

«Est-ce que ces gens ont été nommés pour leur compétence, ou parce qu'ils ont contribué au parti? Moi, je présume qu'ils ont été choisis pour leur compétence et je souhaite que ce soit le cas, a jugé la chef péquiste. Admettons cependant que 43%, c'est beaucoup.»

Mme Marois refuse toutefois de condamner le système actuel de nomination des juges et rappelle que ce n'est «pas illégitime» de contribuer à un parti politique.

Jean Charest a quant à lui nié qu'un avocat ait de meilleures chances d'être nommé juge s'il contribue à la caisse du parti au pouvoir. Les juges sont nommés sur la base des «compétences», a-t-il plaidé.

«Il y a plus de 60 000 personnes par année qui contribuent au financement des partis politiques. On encourage tous les Québécois sans exception à contribuer. Ça fait partie de la vie démocratique du Québec», a ajouté le chef libéral.