Jean Charest refuse de réitérer un engagement de son gouvernement en matière de santé, celui de réduire le temps d'attente moyen sur civière aux urgences à 12 heures d'ici 2010. 

La Presse a révélé aujourd'hui que, durant les six premiers mois de l'année, la situation dans les urgences s'est détériorée ou a stagné dans la majorité des régions du Québec. Le temps d'attente moyen est de 16,6 heures, à peu près le même qu'en 2003.Le gouvernement Charest s'était fixé comme objectif de ramener à 12 heures la durée moyenne de séjour aux urgences dès 2010.

Or, questionné à plusieurs reprises, Jean Charest a refusé de réitérer cet engagement. «On va tout, tout mettre en oeuvre» pour réduire l'attente, a-t-il martelé en conférence de presse. Regrette-t-il d'avoir fait une promesse irréaliste? «Je ne regrette aucun des efforts que nous avons fait au niveau de santé. On a augmenté le financement du réseau de la santé de 42% depuis qu'on est au gouvernement. La santé représente 43% des dépenses de programme du gouvernement du Québec», a-t-il répondu.

Selon lui, des «progrès importants ont été faits au cours des dernières années», soulignant que «92% des gens sont opérés dans un délai de six mois, 80% dans un délai de trois mois». Les statistiques qu'il a énumérées ne portaient toutefois pas sur la situation dans les urgences mais, à ses yeux, «tout ça est lié».

M. Charest a indiqué que 600 000 personnes de plus par année fréquentent les salles d'urgence depuis 2003. «Le problème numéro un du réseau, c'est la pénurie de médecins, d'infirmières et de technologues et vous connaissez qui a contribué à ce problème», a-t-il indiqué, blâmant l'ancien gouvernement péquiste dont Mme Marois faisait partie.

Un reportage de la radio de Radio-Canada a révélé que dix des 23 juges nommés par le gouvernement à la Cour du Québec avaient contribué à la caisse libérale ces dernières années. C'est le cas Gilles Lareau, nommé au début de l'année, qui est le beau-frère et ancien partenaire d'affaires de Robert Charest, le frère du chef libéral.

Jean Charest nie qu'un avocat ait de meilleures chances d'être nommé juge s'il contribue à la caisse du parti au pouvoir. Les juges sont nommés sur la base des «compétences», a-t-il plaidé. Il a ajouté que 60 000 personnes contribuent chaque année à la caisse des partis politiques.