La chef péquiste Pauline Marois accuse Jean Charest de faire du «gambling» avec l'argent des Québécois. Elle somme une nouvelle fois les libéraux de présenter un bilan de la situation et l'ampleur des pertes financières à la Caisse de dépôt et de placement.

Selon elle, M. Charest a déclenché des élections hâtives «parce qu'il savait ce qui se passait à la Caisse» et voulait «éviter d'avoir à rendre des comptes».«Actuellement, j'ai le sentiment que Jean Charest fait du gambling avec l'argent des Québécois. (...) C'est lui qui a changé en 2004 le mandat de la caisse et lui a dit: votre mandat maintenant c'est d'avoir des rendements à court terme, et rapidement. C'est ce que la Caisse a fait, avec les résultats que nous connaissons aujourd'hui. Alors M. Charest doit rendre des comptes aux Québécois», a-t-elle affirmé à la sortie d'une rencontre privée avec le maire de Montréal, Gérald Tremblay. Elle a souligné que la caisse a investi environ 13 milliards de dollars dans les papiers commerciaux.

Hier, Jean Charest a refusé de répondre à la demande de Mme Marois et de Mario Dumont, prétextant que le gouvernement n'a pas à intervenir dans les «affaires internes» de la Caisse, une institution «autonome».

Or, la chef péquiste a brandi une déclaration de Jean Charest datant de 2002 alors que celui-ci était chef de l'opposition. «Bernard Landry est personnellement responsable des déboires qui affligent la Caisse de dépôt et de placement. Et il doit en répondre à la population», disait-il.

«M. Charest trouvait que M. Landry était responsable, devait rendre des comptes en 2002 et puis là, tout d'un coup, six ans plus tard, c'est une mauvaise idée que de rendre des comptes aux Québécois. Alors c'est sa responsabilité. On ne lui demande pas d'intervenir. On lui demande de faire en sorte que ce soit clair quel est le bilan actuel de la caisse», a affirmé Mme Marois.

La Presse a révélé hier que le patron de la Caisse, Richard Guay, est en «congé de repos». «Est-ce que c'est à cause des pressions qui se vivent à l'intérieur ou est-ce un congédiement déguisé?» s'est demandée Pauline Marois. La Caisse a également congédié dix employés du secteur des marchés boursiers.

«Avec toutes ses inquiétudes sur les pertes liées aux papiers commerciaux et aux placements boursiers qui continuent malheureusement de reculer sur toutes les places boursières du monde, il me semble que c'est normal que nous soyons informés de l'état de situation. C'est important parce que les gens sont inquiets», a expliqué Pauline Marois.