Le chef du Parti libéral, Jean Charest, refuse de croire les sondages qui démontrent un désintérêt record de la population pour cette campagne électorale. Il estime que les Québécois iront massivement aux urnes le 8 décembre.

«Il y aura un haut taux de participation. Je suis confiant. Je crois en la démocratie, a dit M. Charest, de passage à Québec. Dans les campagnes électorales, c'est à chaque fois un défi d'intéresser les gens, mais je ne souscris pas à la prémisse qu'il y a un désintéressement. Je ne crois pas que ce soit vrai. Je pense que les gens s'y intéressent.»

Participation en chute libre

Depuis le déclenchement de ces élections, tous les sondages indiquent que près d'un Québécois sur deux ne s'intéresse guère à la campagne électorale. Selon le dernier coup de sonde de Léger Marketing, publié dans Le Devoir, 37% des électeurs hésiteraient même à aller voter.

Mais pour M. Charest, les enjeux sont trop importants pour que les gens refusent d'exprimer leur voix le jour du scrutin.

«Je suis convaincu que les Québécois vont vouloir se prononcer en grand nombre sur l'avenir économique du Québec. Tout le monde se mobilise sur la question de l'économie, le Québec n'échappera pas à ça», a estimé le chef libéral.

«Il y a une façon de désintéresser les Québécois, a-t-il toutefois ajouté. C'est de faire ce que Pauline Marois et Mario Dumont ont fait ce matin, des attaques personnelles, des attaques négatives. C'est ça qui provoque une réaction de désintéressement chez les gens.»

Parité hommes-femmes

Par ailleurs, Jean Charest, réélu, nommerait à nouveau un Conseil des ministres comprenant autant d'hommes que de femmes, comme c'est le cas depuis 2007. Le chef libéral s'est engagé fermement, hier, à maintenir la parité dans son cabinet.

«On a atteint un point maintenant où il y a suffisamment de femmes en politique, certainement dans mon parti, dans mon gouvernement, pour que la question de la parité soit une question qui est décidée pour l'avenir», a estimé M. Charest.

Le chef libéral s'engage aussi à étendre aux organismes gouvernementaux la politique imposant la parité au sein des conseils d'administration, qui existe actuellement pour les 24 sociétés d'État. Seuls les organismes dont le gouvernement est responsable de la nomination des membres du conseil d'administration seraient soumis à la règle, notamment l'Agence des partenariats public-privé, l'Institut du tourisme et de l'hôtellerie, le Musée national des beaux-arts.

Les conseils d'administration des 48 cégeps et 18 universités seraient aussi assujettis à la nouvelle règle, comprise dans le projet de loi sur la gouvernance des établissements d'enseignement supérieur, présenté cet automne, mais mort au feuilleton lorsque les élections ont été déclenchées.

M. Charest a aussi promis des investissements supplémentaires de 5 millions de dollars pour soutenir l'entrepreneuriat féminin.