Malgré les critiques et les doutes soulevés même par certains de ses propres partisans, Jean Charest, persiste et signe: le cours d'éthique et de culture religieuse restera.

Après l'ADQ la semaine dernière, Jean Tremblay, coloré maire de Saguenay et fervent libéral, a estimé hier qu'il faudrait revenir à l'ancien cours d'enseignement religieux, voire offrir des cours de différentes confessions lorsque le nombre d'enfants le permet.

 

«Je pense que le cours qu'on donne actuellement, ça ne tourne à rien. On devrait l'abolir», a lancé le maire Tremblay en marge d'un discours prononcé par Jean Charest à Chicoutimi, en appui aux candidats de la région.

«Moi, je suis catholique et je pense qu'on devrait enseigner la religion catholique. Mais il faut avoir du respect pour les croyances des personnes. Si dans une école, il y a suffisamment de musulmans pour enseigner la religion musulmane, on devrait le faire», a ajouté M. Tremblay.

Dans l'arrondissement de La Baie, où le chef du PLQ s'est rendu par la suite, un petit groupe de parents manifestait justement pour le libre choix quant à l'enseignement religieux.

«Le programme ne fait pas l'unanimité, a reconnu M. Charest. L'objectif du programme, c'est de compléter ce que les parents font dans leur vie. L'État ne peut pas se substituer aux familles et aux individus dans les questions morales et de religion.»

«C'est un cours qui est là pour rester, a-t-il ajouté. On l'évaluera, comme on le fait normalement. Je respecte le point de vue des Québécois qui ne sont pas d'accord avec ce qu'on fait, mais je pense que ça reflète le consensus général de la population du Québec.»

Son candidat dans Roberval, Georges Simard, retraité du monde de l'enseignement et maire de Dolbeau-Mistassini, estime que la réflexion sur le cours d'éthique et de culture religieuse doit se faire avec les gens concernés - les enseignants surtout - et les parents.

Mais certains accommodements religieux lui posent toutefois problème.

«Il y a des fois des religions, quand je vois dans certains pays des femmes cachées, cachées, là.... Moi, si je demandais à ma femme de se cacher, je me cacherais aussi. J'aime la justice et l'équité», a dit M. Simard.

Aires protégées

De passage au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le premier ministre a promis de réserver la moitié du territoire qui s'étend au-delà du 49e parallèle à des parcs, des aires protégées ou des activités récréotouristiques.

Après avoir annoncé, la veille, ses engagements en matière de production énergétique dans le Plan Nord, M. Charest a promis que, d'ici à 2015, 12% de ce territoire septentrional aurait le statut d'aire protégée. Il s'agit de 70 000 km2, l'équivalent de 140 fois la superficie de l'île de Montréal. Une autre portion du territoire, 38%, serait réservée aux activités récréotouristiques, à des pourvoiries, par exemple.

«C'est donc 50% du territoire du Plan Nord qui sera à l'abri de l'exploitation industrielle, minière ou énergétique», a souligné M. Charest.

Cinq nouveaux parcs nationaux seraient par ailleurs créés sur le territoire protégé. «La création des parcs, il faudra la négocier avec les Autochtones. Mais je vous avoue que je ne prévois pas avoir d'embûches majeures avec les Premières Nations et les Inuits là-dessus», a dit le chef du PLQ.

Un futur gouvernement libéral créerait aussi des «puits de carbone» en plantant 100 millions d'arbres sur 100 000 hectares de terrain forestier en friche dans le Nord. Les libéraux estiment que, à maturité, cette forêt permettrait de capter 80 000 tonnes de gaz à effet de serre chaque année, ce qui équivaudrait aux émissions de 32 000 voitures sur les routes du Québec.

Le chef libéral a par ailleurs annoncé de nouvelles mesures pour aider les travailleurs de l'industrie forestière, financées à même l'enveloppe déjà prévue de 1,4 milliard d'ici à 2011, dont l'argent n'est pas encore tout engagé. Il a promis un programme de garanties de prêts de 400 millions pour les entreprises de transformation et une aide financière de 25 millions pour les travailleurs autonomes qui ont à payer de coûteux équipements.