Les libéraux promettent 15 000 places supplémentaires dans les CPE, les péquistes augmentent la mise à 30 000. Tout cela «déplaît profondément» à la juge à la retraite Andrée Ruffo, qui a profité d'un rassemblement de l'ADQ pour faire une sortie en règle contre le régime de garderies publiques.

Connue pour son engagement envers les jeunes, l'ex-magistrate a critiqué sans ménagement le système de garderies à prix modique institué par Pauline Marois dans les années 90.

 

«J'ai beaucoup de difficulté à comprendre qu'on puisse, de façon désinvolte, dire «un enfant, une place en garderie», a-t-elle déclaré devant 350 partisans de l'Action démocratique. Moi, je crois encore aux familles. Je crois que les enfants ont besoin de leurs parents.»

L'ex-juge estime que l'État devrait soutenir les parents, qu'ils fassent garder leurs enfants ou qu'ils restent auprès d'eux à la maison. Elle croit d'ailleurs que la formule du CPE n'est pas le meilleur moyen de favoriser l'estime de soi chez les enfants.

«Les avez-vous vus, à 6 mois, dans les garderies? a-t-elle demandé. Les avez-vous vus dans leurs petites bassinettes? Les avez-vous vus, accrochés les uns aux autres avec un cordon? (...) Ce que ça prend pour stimuler un enfant, pour l'aider à avoir de l'estime de soi, c'est bien autre chose.»

La participation de Mme Ruffo à un rassemblement de l'ADQ n'a rien d'anodin. Des trois principaux partis, celui de Mario Dumont est le seul à ne pas avoir promis de places supplémentaires dans les CPE.

Le parti propose de fournir aux familles une allocation de 100$ par semaine pour chaque enfant qui ne fréquente pas une garderie subventionnée. De cette manière, Mario Dumont espère mettre fin à ce qu'il appelle la «discrimination» du système actuel.

«Avec l'ADQ, c'est un enfant, une place au soleil, a-t-il résumé dans son discours. Pas d'oubliés.»

Mario Dumont est «très inspirant», a affirmé Andrée Ruffo, qui s'est toutefois gardée d'appuyer l'Action démocratique - tout en se disant séduite par la proposition du chef adéquiste.

«L'obligation d'éduquer leurs enfants, ça appartient aux parents, a-t-elle affirmé. Et l'État doit donner à tous les parents la possibilité d'exercer leur autorité comme il leur convient.»