Un gouvernement péquiste pourrait adopter une loi pour effacer tout déficit accumulé et retrouver l'équilibre budgétaire. Or, les libéraux ont déposé en mai, à l'Assemblée nationale, un tel projet de loi pour «remettre les compteurs à zéro», et le PQ s'est opposé à son adoption.

Le critique péquiste en matière de Finances, François Legault, dénonçait alors le «tripotage comptable» et les «manigances» du gouvernement. «Monique Jérôme-Forget joue à la fée Carabosse et veut faire disparaître d'un simple coup de baguette magique le déficit cumulé», disait-il dans un communiqué au sujet de la loi 85.

Ce matin, la chef péquiste Pauline Marois a tenu un tout autre discours. «Écoutez, 5,8 milliards, c'est énorme à traîner comme déficit. La loi 85 ouvre une porte. On devra l'évaluer», a-t-elle dit.

Pauline Marois a indiqué qu'un gouvernement péquiste pourrait faire un déficit temporaire si la conjoncture économique est mauvaise. Elle a aussi précisé que ses engagements en matière de garderies, 500 millions dès la première année, et ses mesures économiques, environ 600 millions aussi la première année, seraient tenus peu importe l'état des finances publiques. Le PQ s'assurerait toutefois de retrouver l'équilibre budgétaire au bout de son mandat de cinq ans. C'est à ce moment qu'une loi pour remettre les compteurs à zéro pourrait être présentée.

Pauline Marois a également indiqué que des compressions seraient faites pour financer ses engagements sans préciser lesquelles.

Avec la loi 85, le gouvernement Charest voulait adapter ses méthodes comptables aux principes généralement reconnus par l'Institut canadien des comptables agréés. Et pour ce faire, il voulait effacer l'ardoise de 5,8 milliards de dollars au 31 mars 2007. Les sommes sont transférées à la dette.

Mais comme la loi n'a pas été adoptée, le Vérificateur général a confirmé l'existence de ce déficit, alors que le gouvernement a martelé qu'il y avait une réserve budgétaire de 2,3 milliards de dollars.