Le débat sur l'emplacement du futur CHUM est relancé. L'ADQ et le PQ ont remis en question la construction de l'hôpital au centre-ville, hier, et proposent chacun un emplacement pour le projet controversé.

Après avoir appuyé la mise en chantier du Centre hospitalier universitaire de Montréal à l'hôpital Saint-Luc au cours des derniers mois, l'ADQ a changé son fusil d'épaule. S'il est élu, Mario Dumont s'engage maintenant à construire l'hôpital sur le terrain de la gare de triage d'Outremont.Le leader adéquiste accuse le gouvernement Charest d'être responsable des tergiversations des dernières années. Le projet pourrait être réalisé plus vite et à moindre coût sur la gare de triage. La raison: le nouveau bâtiment n'aurait pas à être construit autour de l'hôpital Saint-Luc, qui occupe déjà le terrain désigné par Québec.

«C'est beaucoup plus facile, c'est beaucoup plus sûr au niveau des dépassements de coûts quand on part sur un terrain vague», a affirmé M. Dumont lors d'un point de presse non loin de la gare de triage.

Le gouvernement a tranché pour le projet de Saint-Luc il y a trois ans, mais le chef de l'ADQ ne croit pas qu'un changement de lieu entraîne de nouveaux délais. L'hôpital pourrait être construit dans les délais prévus, promet-il, soit d'ici au mois de décembre 2013.

Les adéquistes ont l'appui de Gaétan Barrette, président de la Fédération des médecins spécialistes, qui a toujours été favorable au site d'Outremont. Il avait pourtant qualifié de «très satisfaisant» le projet modifié du futur CHUM, jeudi. M. Barrette a refusé de commenter la déclaration de M. Dumont, hier. Sa porte-parole a cependant fait savoir que la FMSQ ne demande pas au gouvernement de revoir l'emplacement.

«Fiasco lamentable»

Un gouvernement péquiste pourrait aussi revoir le lieu de construction du CHUM, a indiqué Pauline Marois. Elle a souligné que le «meilleur site» était à ses yeux celui qu'elle avait choisi comme ministre de la Santé en 2000: le 6000, rue Saint-Denis.

«Pour l'instant, le projet est un fiasco lamentable, a-t-elle dénoncé. Les libéraux ont été incapables de décider (du site). Et quand ils ont décidé, ils ont choisi un site qui exige des rénovations, de la démolition. Le projet, on le voit jour après jour, va coûter de plus en plus cher.»

Si elle est portée au pouvoir, Pauline Marois entend évaluer l'état du projet et, ensuite, déterminer si un changement de site serait approprié. «Je vais regarder là où en est le CHUM lorsque je serai élue pour voir s'il y a des changements qu'on doit apporter et si on devrait aller jusque-là», a-t-elle affirmé.

En février 2005, avant que le gouvernement ne décide que le futur CHUM serait construit au centre-ville, Pauline Marois avait plaidé pour l'implantation de l'hôpital à la gare de triage d'Outremont, l'autre site qui était évalué par Québec. Elle disait toutefois regretter que les libéraux écartent le 6000, rue Saint-Denis.

Jean Charest n'a pas tardé à accuser ses adversaires de vouloir «tout jeter à terre et recommencer à zéro». «Il me semble que les gens qui sont dans le projet vont préférer rester avec un gouvernement qui sait où il va.»



Avec la collaboration de Malorie Beauchemin