Marcel Côté en fait une promesse ferme: s'il est élu maire de Montréal, «dans moins d'un an, les questions de probité seront chose du passé. Les Montréalais n'auront plus à s'en inquiéter.»

En point de presse devant le palais de justice dans le Vieux-Montréal, le chef de Coalition Montréal a essentiellement rappelé ses cinq promesses en matière de lutte à la corruption. En créant un poste de vice-président Finances au comité exécutif, il mettra en place un responsable «qui ne s'occupera que des finances et d'examen des dépenses et qui ne sera pas dans les projets».

Par l'embauche d'une centaine de professionnels -architectes, ingénieurs, surveillants de chantier- grâce à un fonds spécial de 10 millions, la Ville s'assurera d'un meilleur contrôle de ses coûts et mettra en échec la collusion, croit M. Côté. Il veut en outre faire signer un code d'éthique aux 28 000 employés et élus et simplifier considérablement les processus de gestion.

«Plus les processus sont simples, limpides, plus c'est difficile pour la corruption de s'implanter (...) Il n'y a pas de meilleur déterrant de la corruption que des paires d'yeux.»

L'Inspecteur général, «une farce»

Il a par ailleurs tiré à boulets rouges sur un des projets chers à Denis Coderre, celui d'implanter un Inspecteur général des finances sur le modèle de villes comme New York et Chicago. Aux États-Unis, a noté M. Côté, ce fonctionnaire dispose du droit de mener des poursuites au criminel, ce qui est du ressort exclusif du gouvernement fédéral au Canada.

«La proposition de M. Coderre, c'est du copier-coller, une véritable farce, une solution magique empruntée aux États-Unis. Il y a déjà six niveaux de contrôle, on n'a pas besoin d'une septième couche pour régler les problèmes.»

Il promet plutôt de créer un poste de commissaire à l'éthique qui pourrait recommander des sanctions au conseil municipal.

Pour l'économiste et cofondateur de SECOR en 1975, et qui étudie les processus administratifs et éthiques depuis plus de quatre décennies, la corruption au sein des administrations publiques n'est pas une fatalité, condamnée à revenir de façon cyclique. «Non, je ne crois pas. Une organisation peut se mettre à l'abri avec des politiques très claires. C'est un combat entre les filous et les organisations, et les administrations peuvent se protéger contre la corruption.»