Mélanie Joly l'a suggéré à la blague jeudi, lorsqu'elle a offert à Marcel Côté de se joindre à son équipe, mais les Montréalais feraient mieux de s'y habituer: les alliances risquent de devenir le modus operandi de leur prochain conseil municipal.

On ne reverra plus les majorités écrasantes qui ont permis à Gérald Tremblay de diriger l'hôtel de ville pendant 11 ans. Il serait d'ailleurs étonnant qu'un des partis obtienne les 33 sièges nécessaires pour une majorité absolue au conseil.

La raison est simple: l'électorat est plus éclaté que jamais. Même le plus récent sondage CROP, qui accorde une victoire décisive à Denis Coderre avec 41% des intentions de vote, ne peut occulter cette nouvelle réalité montréalaise.

D'abord parce qu'un nombre inédit d'équipes ont décidé de ne faire campagne qu'à l'échelle locale, dans leur propre arrondissement. À Lachine, Outremont, Anjou et LaSalle, ce sont souvent les élus sortants, qui disposent d'équipes solides, qui ont choisi de ne pas s'affilier avec un des "grands" partis.

Ensuite, il est loin d'être acquis que les intentions de vote pour le maire se transposeront aux candidats dans les arrondissements. Denis Coderre, par exemple, a choisi de ne pas placarder d'affiches à son effigie. S'il peut se permettre de jouer la carte de la notoriété, ce n'est pas le cas de nombre de ses candidats locaux qui risquent de pâtir de cette absence de visibilité.

À l'inverse, malgré ses 11% d'appuis selon le sondage de mercredi, Marcel Côté pourrait faire élire un groupe important de conseillers, sa Coalition Montréal profitant de l'organisation de Vision Montréal. Projet Montréal, de Richard Bergeron, devrait au moins conserver ses acquis au centre-ville. Quant à Mélanie Joly, elle pourrait se retrouver dans une situation ingrate: décrocher un résultat étonnant dans la course à la mairie, mais n'avoir aucun représentant élu de son parti.

On ne s'ennuiera pas au conseil municipal au cours des quatre prochaines années.

Experts malgré eux

Bien malgré elle, en raison de ses infrastructures vétustes, la Ville de Montréal a acquis une expertise inégalée dans les «technologies de l'eau». La proposition de Denis Coderre: utiliser ces connaissances pour profiter du gigantesque marché des villes qui investiront dans la réfection de leurs infrastructures. Il s'agit d'un des volets de la plateforme «infrastructures et eau» dévoilée par l'équipe Coderre hier matin en point de presse. «On a une bonne expertise de l'eau, pourquoi ne pas se servir de cette carte de visite? a demandé le candidat à la mairie. On peut être le fer de lance de ces technologies. Si ça rapporte, pourquoi pas?» Chaque minute, aux États-Unis, une conduite se rompt, indique le communiqué remis aux journalistes. Concrètement, le programme propose d'associer des universités et des entreprises à cette démarche, d'inclure dans le mandat du Service de l'eau le développement et le transfert de nouvelles technologies, et de «créer un secteur d'activité stratégique».

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