Plusieurs événements commémorent dimanche, à travers le Canada, le 20e anniversaire de la tuerie de l'Ecole Polytechnique de Montréal, où 14 jeunes femmes avaient été assassinées le 6 décembre 1989.

L'Ecole Polytechnique tiendra une cérémonie privée, laïque et intimiste à la Basilique Notre-Dame. Les familles des victimes, les personnes blessées lors de l'événement, de même que le personnel et les étudiants de l'institution y ont été conviés.

Toujours à Montréal, un rassemblement coordonné par la Fédération des femmes du Québec aura lieu à la Place Emilie-Gamelin.

Ce rassemblement public prendra la forme d'une grande chaîne humaine, dénonçant la violence faite aux femmes. Des centaines de rubans blancs, confectionnés par la population, seront suspendus, et sur lesquels seront inscrits des exemples de gestes concrets à poser au quotidien pour faire cesser la violence faite aux femmes.

Le Conseil du statut de la femme souligne aussi le triste événement par un colloque. Pour sa présidente, Christiane Pelchat, il est du devoir de chacun de se rappeler du 6 décembre 1989 au nom des victimes assassinées, du seul fait qu'elles étaient des femmes.

Entre-temps, une survivante de la tuerie prévient le gouvernement fédéral qu'il «aura du sang sur les mains» si le controversé registre des armes à feu est mis au rancart, et qu'il y a une hausse des meurtres commis par ces armes. Heidi Rathjen, une ancienne étudiante de Polytechnique qui avait échappé à la folie meurtrière de Marc Lépine, fait partie de ceux qui ont milité depuis pour la réforme des lois canadiennes qui encadrent les armes à feu et pour la mise sur pied du registre.

Mme Rathjen est d'avis que les actions actuelles du gouvernement conservateur constituent une gifle à la figure des victimes de Polytechnique, ainsi que de toutes les autres victimes d'armes à feu.

Le mois dernier, les députés conservateurs, appuyés d'une poignée de libéraux et de néo-démocrates, ont adopté de justesse une loi pour abolir le registre des armes d'épaule.

Les conservateurs affirment que le registre est un gaspillage d'un milliard de dollars qui brime les propriétaires d'armes légales, et qui ne fait rien pour prévenir le crime.