Une partie de l'argent comptant présumément recueilli par Benoit Labonté pendant la course à la direction de Vision Montréal aurait été versée dans les coffres du parti. «Si c'est le cas, cette pratique est parfaitement illégale», a dit hier soir Denis Dion, porte-parole du Directeur général des élections du Québec.

Vendredi dernier, La Presse a révélé que l'argent aurait été remis en partie à des individus qui, en échange, auraient signé des chèques à Vision Montréal. «Tous les partis font ça. C'est une sorte de blanchiment d'argent», a dit notre source. Le réseau TVA a confirmé la nouvelle, hier soir.

 

Rappelons que, selon TVA, une dizaine d'entrepreneurs liés à la construction auraient versé plus de 200 000$ à M. Labonté, en 2008, pour l'aider à devenir chef de Vision Montréal.

Bien qu'elle affirme avoir remis de l'ordre dans les finances de son parti, la chef Louise Harel a refusé hier soir de commenter ces révélations. A-t-elle demandé une enquête interne? «Il n'y aura aucun commentaire», a dit l'attachée de presse de Vision Montréal, Marie-Hélène d'Entremont.

Pour sa part, le Directeur général des élections fait actuellement des vérifications sur ces allégations. Si elles s'avèrent, des poursuites judiciaires pourraient être entreprises contre Benoit Labonté.

«Si l'argent qui aurait été versé a été utilisé uniquement pour la course à la direction, il n'y a rien d'illégal, a expliqué Denis Dion. Mais s'il a abouti en tout ou en partie dans les coffres du parti, cela pourrait contrevenir à la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités.»

En effet, plusieurs règles encadrent les dons aux partis municipaux. Ils doivent être faits par un électeur et non une entreprise. La somme ne doit pas excéder 1000$ et les dons de plus de 100$ doivent être faits par chèque.

TVA a également révélé hier soir que Benoit Labonté aurait payé des bénévoles en argent comptant au cours de sa campagne, ce qui soulève des questions d'un point de vue fiscal.

L'arrondissement de Ville-Marie ferait également des vérifications sur les contrats donnés à Michel Petit, organisateur d'événements pour Vision Montréal et proche de Benoit Labonté. On souhaite s'assurer que M. Petit a rendu les services pour lesquels il a été payé.