Les militants de Projet Montréal se sont réjouis des conquêtes réalisées par leurs troupes, hier soir, tout en regrettant que leur chef Richard Bergeron ait encore échoué à se faire élire à la mairie, après une troisième tentative.

Il pourrait d'ailleurs s'agir de la défaite de trop. En fin de discours, M. Bergeron a indiqué qu'il n'était pas certain de retourner au conseil de la ville et de demeurer chef de sa formation politique.

«On vous fera connaître notre décision d'ici 12 jours», a-t-il dit, sans tristesse visible dans la voix. «Je vais discuter avec ma colistière Janine Krieber.»

M. Bergeron a fait un score à peine supérieur à celui de 2009, alors que sa candidature à la mairie de Montréal avait attiré 24% des voix. Vers 23h45, il récoltait 26% des voix, derrière Mélanie Joly.

Qu'il reste ou qu'il parte, Richard Bergeron a estimé que son parti jouissait de solides assises.

«Je peux vous dire que plus que jamais, l'avenir de Montréal est entre les mains de Projet Montréal», a assuré le gourou du transport en commun.

Ses partisans ont assuré qu'ils croyaient réellement en leurs chances de le faire élire à l'hôtel de ville en début de soirée.

«Bien sûr que je suis déçu. Mais en même temps, Richard Bergeron est un homme de parole et de principe, a affirmé Luc Ferrandez, réélu maire de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Il n'aurait pas voulu gagner à la manière de M. Coderre ou de Mme Joly. Il voulait proposer des choix concrets.»

Richard Bergeron a été élu au conseil municipal pour la première fois en 2005, un an après avoir créé Projet Montréal.

Gains

Au moment de publier, 22 aspirants conseillers de Projet Montréal menaient dans leur course respective.

Comme plusieurs s'y attendaient, Le Plateau-Mont-Royal et Rosemont-La Petite-Patrie sont toujours détenus par le parti.

Les candidats de Projet Montréal, dans le Sud-Ouest, semblaient aussi être en voie de ravir l'arrondissement aux troupes de Vision Montréal, devenue Coalition Montréal. Deux sièges sur trois dans Ville-Marie - dont celui de la colistière de Richard Bergeron - devraient aussi être conquis.

Hier soir, le Théâtre Corona résonnait des exclamations d'une foule compacte chaque fois que les réseaux télévisés annonçaient qu'un candidat du parti était en avance.

Le parterre de la salle fourmillait de candidats et de bénévoles. Leurs visages - tantôt réjouis, tantôt dépités - étaient illuminés par des projecteurs verts et bleus, les couleurs de Projet Montréal.