La couronne Nord de Montréal, théâtre d'un développement immobilier spectaculaire, incarne surtout depuis quelques années les mots «copinage», «corruption» et «collusion».

C'est à Boisbriand, en 2011, que l'escouade Marteau a mené la première grande opération de sa jeune histoire. Plusieurs des villes de cette région ont aussi fait parler d'elles à la commission Charbonneau. Pour ces élections municipales 2013, l'heure était au renouveau dans seulement deux des villes les plus éclaboussées par les scandales et dont les maires ont quitté la vie politique par la petite porte: Mascouche et Saint-Jérôme.

Mascouche

Deux ex-députés péquistes, Luc Thériault (Équipe Luc Thériault) et Guillaume Tremblay (Vision démocratique de Mascouche), pouvaient aspirer à occuper le fauteuil de Richard Marcotte, qui a démissionné contre son gré il y a un an après 22 années de règne, dans la foulée de son arrestation par l'Unité permanente anticorruption.

En milieu de soirée, autant Guillaume Tremblay que ses conseillers détenaient une avance confortable, même si le controversé entrepreneur Normand Trudel s'est invité dans la fin de la campagne en affirmant avoir remis 5000$ en espèces à M. Tremblay en 2007.

Copier-coller à Terrebonne

Aucun suspense à Terrebonne, où le maire Jean-Marc Robitaille (Équipe Robitaille) l'a emporté, comme prévu, sans grande opposition et avec une large avance devant Antoine Hannachian (Renouveau Terrebonne). Deux de ses conseillers avaient déjà été élus par acclamation. C'est donc un copier-coller des élections de 2009.

Manifestement, les électeurs lui ont pardonné les allégations de favoritisme et ses liens étroits avec l'entrepreneur Normand Trudel, qui l'avaient même poussé à se retirer temporairement de ses fonctions en 2010.

Boisbriand

La mairesse sortante Marlene Cordato l'avait emporté de peu en 2009, après un reportage dans lequel on voyait Lino Zambito tenter de la convaincre de ne pas se présenter.

Coup de théâtre l'hiver dernier, c'est son équipe qui a été montrée du doigt à la commission Charbonneau.

Ironie du sort, Marlene Cordato affrontait hier Martin Drapeau, «citoyen en colère» et militant libéral qui avait fait parler de lui en proposant en vain au congrès de son parti, en 2010, une motion en faveur d'une... enquête publique sur la construction.

Saint-Jérôme tourne la page

Après 17 ans de règne de Marc Gascon, et un dernier mandat agité par les scandales et les psychodrames, Saint-Jérôme tourne la page. La lutte promettait néanmoins d'être chaude entre Stéphane Maher (Vision Saint-Jérôme) et Martin Pigeon (Ensemble Saint-Jérôme), un des trois ex-conseillers de l'équipe Gascon à tenter sa chance. En milieu de soirée, les électeurs semblaient trancher en faveur de Vision Saint-Jérôme, parti fondé en 2010 seulement et plus farouche opposant au régime de Marc Gascon.