Décrit par certains comme trop coûteux, le tramway «intéresse, au contraire, la communauté d'affaires», estime le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron.

Le candidat à la mairie était invité à décrire son programme ce matin par l'Institut du développement urbain du Québec. Devant une assistance de gens d'affaires, il s'est dit «pour le développement, pour les investissements à Montréal», qui doivent se faire dans des «projets structurants».

Il a rappelé que le premier promoteur important de la rénovation de Griffintown, Devimco, avait offert 10 millions de dollars en 2008 à la Ville de Montréal, à la condition que le tramway passe par ce secteur. En 2005, les promoteurs de la gare Viger avaient offert cinq millions à la Ville aux mêmes conditions.

Dans les deux cas, les promoteurs s'étaient engagés à construire moins d'espaces de stationnement. Le projet de tramway auquel adhérait à l'époque le maire Gérald Tremblay ne s'est jamais concrétisé. «Par défaut, les promoteurs sont obligés de se rabattre sur des places de stationnements», a résumé en point de presse M. Bergeron. Il estime que les «10 à 15 km» de réseau qu'il promet pour 2017 coûteraient environ un milliard.

2,5 milliards vers la banlieue

Le tramway auquel il tient tant, contre les avis de nombreux experts, «ça fait partie du coffre à outils», a tenu à préciser le chef de Projet Montréal. «Dans certains contextes, c'est la meilleure solution, dans d'autres, c'est le métro. Je ne m'oppose à aucun autre mode de transport collectif, ce sont des outils différents dans le même coffre.» Il appuie sans réserve le projet de la Société de transport de Montréal d'ajouter 200 km de voies réservées aux autobus, souhaite voir réaliser rapidement le prolongement du métro vers Anjou et même vers Lachine.

Il a de nouveau vanté les mérites de son projet d'Entrée maritime, qui coûterait 1,5 milliard, soit ce qu'on prévoyait dépenser pour transformer la rue Notre-Dame en boulevard urbain à l'est du pont Jacques-Cartier.

Ces investissements, a-t-il rappelé, il les souhaite dans le but d'«augmenter l'attractivité de Montréal» pour retenir les quelque 10 000 ménages qui migrent chaque année vers la banlieue. Il estime que la métropole perd ainsi 2,5 milliards annuellement «en transferts vers la banlieue». Le financement de ses projets, «ce n'est pas de l'argent inventé, c'est de l'argent qui est actuellement exporté», a-t-il déclaré en point de presse.