Pour faire de tous les Montréalais «des citoyens de première classe», Denis Coderre a dévoilé ce matin sa plateforme sociale où il s'engage d'abord à mettre sur pied «la première agence sociale de Montréal».

Cet organisme coordonnerait les efforts pour venir en aide aux sans-abri de tous les arrondissements. Il permettrait également d'avoir un meilleur portrait du phénomène, plus de 16 ans après le dernier décompte qui avait établi le nombre de sans-abri dans la métropole à 28 000.

«Il est inacceptable qu'en 2013, on puisse encore mourir dans les rues du centre-ville dans une indifférence générale, a déclaré Damien Silès, candidat de l'équipe Coderre dans l'arrondissement de Ville-Marie et porte-parole en matière de politique sociale. Il y a eu encore deux morts seulement l'hiver dernier.»

Son chef, Denis Coderre, s'est dit «dégoûté» de cet état de fait. «Ça prend Médecins du monde pour s'occuper d'eux (...) Avec moi, l'économique, le financier et le social vont travailler ensemble.»

Le candidat à la mairie de Montréal a en outre promis de rendre obligatoire la contribution à un Fonds dédié au logement abordable, qui est actuellement volontaire, pour tous les projets immobiliers de plus de 200 logements qui n'incluent pas 30% de logements sociaux.

M. Coderre s'est en outre dit en faveur de l'implantation de sites d'injection supervisée, promettant de convaincre les résidants des secteurs concernés. «Peut-être que certains ne vont pas aimer ça, mais nous sauvons des vies avec ça. Je vais explique que c'est dans l'intérêt de tout le monde.»

Pour venir en aide aux familles, il souhaite hausser les limites supérieures pour avoir accès aux programmes d'accession à la propriété. Il veut également ajouter les maisons unifamiliales et en rangée existantes au groupe de logements admissibles.

Actuellement, un ménage avec au moins un enfant doit acheter un logement neuf de moins de 360 000$ pour avoir accès à cette aide. Pour une propriété existante, ce montant peut aller jusqu'à 490 000$ pour un triplex.

Contre la charte

Questionné par les journalistes sur la charte des valeurs, M. Coderre a par ailleurs qualifié d'«odieux» le comportement du gouvernement Marois qui, «avec un dossier aussi émotif, lance des ballons politiques pour vérifier les réactions».

Le candidat s'insurgeait de la possibilité d'abolir la clause de retrait qui aurait notamment permis à Montréal de ne pas être assujetti à la charte. «Élisez-moi, puis "Juste watch me". Montréal est unique, défini par sa diversité. Abolir la clause de retrait, c'est ne pas connaître la réalité de Montréal.»