Le Plateau-Mont-Royal a la réputation d'être un électron libre politiquement - d'où son surnom de République du Plateau. Hier, les électeurs ont fait honneur à leur réputation en y élisant majoritairement les candidats de Projet Montréal.

Le parti de Richard Bergeron a arraché l'arrondissement aux deux autres formations politiques. Au moment de mettre sous presse, Projet Montréal était en avance dans cinq des six districts électoraux du Plateau-Mont-Royal. La course à la mairie de l'arrondissement s'est soldée par une victoire sans équivoque du candidat de Projet Montréal, Luc Ferrandez. Le chef du parti, Richard Bergeron, a terminé troisième dans la course à la mairie avec 25% des voix - rien à voir avec son résultat de 8,5% en 2005. «Nous avons toutes les raisons d'être fiers de ce que nous avons fait, a-t-il dit à ses militants, l'air triomphant. Nous n'étions rien il y a cinq ans et nous avons maintenant 25% du vote, et probablement une dizaine d'élus au terme de la soirée.»

Malgré sa défaite, Richard Bergeron continuera de siéger au conseil municipal. Comme en 2005, son colistier a été élu. Cette fois, le chef de Projet Montréal avait placé ses espoirs en Nimâ Machouf, la femme d'Amir Khadir, seul député de Québec solidaire à l'Assemblée nationale du Québec.

Dans le district Jeanne-Mance, Mme Machouf a vaincu le conseiller Michel Prescott (Union Montréal), en poste depuis 1982. «C'est le conseiller le plus dur à battre dans le Plateau, mais on met la barre haut à Projet Montréal!» a dit Richard Bergeron à La Presse avant le vote.

«C'est très important d'avoir des sièges à l'hôtel de ville et d'avoir la majorité dans le Plateau, car nous aurons la possibilité d'amener nos idées et d'agir», a dit Nimâ Machouf, qui laissera son siège à son chef.

Bon perdant, Richard Bergeron a félicité ses adversaires à la course à la mairie, y allant d'une blague à l'égard de Louise Harel. «Elle a fini bonne deuxième, ce qui me met troisième, cela me vexe un peu...»

Après avoir félicité Gérald Tremblay pour sa réélection, le chef de Parti Montréal lui a offert sa collaboration. «Son premier mandat a été gaspillé par les défusions, dit Richard Bergeron. Son deuxième mandat a été gaspillé par les événements que l'on sait (les allégations de corruption à l'hôtel de ville). La population lui a donné une ultime chance avec ce troisième mandat. Qu'il sache se montrer à la hauteur. S'il veut donner plus d'envergure à son troisième mandat et se racheter, nous allons l'appuyer s'il va dans la bonne direction en matière de gouvernance, d'éthique et de programme.»